Lors d’une réunion stratégique, le CEO de Walmart, Doug McMillon, a annoncé que le géant du commerce de détail américain allait faire volte-face sur sa stratégie pour rivaliser avec Amazon, et se concentrer sur la conception de magasins géants.
Il s’agirait de super-centres commerciaux d’une surface de près de 17.000 m², avec pas moins de 100.000 références en rayon, rassemblant un réseau d’entreprises travaillant toutes ensemble. McMillon a expliqué qu’il avait emprunté ce concept à un célèbre dessin décrivant le plan de croissance de Walt Disney pour sa société de production cinématographique de 1957.
Un supermarché ? Plutôt un centre commercial Walmart
Outre les articles habituels des supermarchés, les familles pourront aussi y trouver un cabinet médical, des services bancaires ou un coiffeur, par exemple. Ces centres, ouverts 24/24, sont également voués à devenir des lieux de vie communautaire pour les personnes de tous âges.
Walmart proposerait contre commission ses capacités d’entreposage et d’expédition supplémentaires à des entreprises tierces cherchant à vendre leurs marchandises sur Walmart.com, sa plateforme de vente en ligne. La chaîne pourrait s’appuyer sur son réseau de magasins très dense (environ 90 % des Américains vivent à moins de 16 km d’un Walmart) pour assurer les livraisons ou gérer les retraits de produits frais.
Le edge computing
Le détaillant exploiterait également ses données clients pour vendre de la publicité en ligne aux marques. Il est aussi question de développer une infrastructure de edge computing. Contrairement au cloud computing, l’edge computing s’appuie sur la proximité des serveurs où les données sont stockées pour en accélérer le traitement. De ce fait, cette technologie, qui s’appuie sur la 5G, est bien plus rapide que le cloud. Dans les futurs centres Walmart, elle serait proposée aux véhicules autonomes, aux drones et à tous les systèmes pour lesquels une prise de décision quasi-immédiate est cruciale.
Un revirement complet
Il s’agit d’un revirement complet par rapport à la stratégie qui avait été définie l’année dernière. Celle-ci était basée sur le développement des activités en ligne pour concurrencer Amazon. Walmart a ainsi racheté Jet.com, une start-up non rentable qui ambitionnait de devenir une plateforme discount.
Cette stratégie s’est avérée payante, avec des ventes en hausse pendant 20 trimestres consécutifs, et une flambée de 30 % des actions Walmart. Mais elle s’est soldée par une perte de 2 milliards de dollars de la branche e-commerce sur le dernier exercice, en raison des investissements lourds qu’elle avait exigés.