Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se disputeront pour savoir qui sera le président de la France pour les cinq prochaines années, a décidé le premier tour de la présidentielle. Le pays semble plus polarisé que jamais, donnant aux extrêmes politiques le vent en poupe et rayant de la carte les partis traditionnels.
Trois Français sur dix votent pour la droite radicale
Plus de 30 % des électeurs ont voté pour Marine Le Pen (23,41 %) ou pour Éric Zemmour, encore plus à droite (7,05 %). Cela confirme qu’une proportion importante de la population croît en un discours nationaliste et eurosceptique, avec une politique migratoire stricte et un fort accent sur la loi et l’ordre.
L’effet Zemmour plus faible que prévu
Le score de Zemmour, qui a été qualifié de Trump français », est finalement arrivé à environ la moitié de ce que les sondages indiquaient il y a quelques mois. Il est sorti des urnes en tant que numéro quatre, mais à une distance considérable des trois premiers, Emmanuel Macron (27,60 %), Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon (21,95 %).
Les partis traditionnels complètement écrasés
Avec à peine 1,74 % des voix, Anne Hidalgo, la maire de Paris, réalise un mauvais score historique pour le PS. Contrairement à l’Allemagne, où Olaf Scholz (SPD) est devenu chancelier, la social-démocratie a été rayée de la carte en France.
La droite classique a également été durement touchée. Valérie Pécresse (Les Républicains) se situe à 4,79 %, ce qui signifie que la gauche et la droite traditionnelles font ensemble un score encore plus bas que Zemmour.
Un remaniement politique semble inévitable, dans lequel la question est de savoir quel rôle les pôles de pouvoir traditionnels joueront encore.
La gauche radicale devient également un bloc de pouvoir
Non seulement la droite radicale a le vent en poupe, , mais c’est aussi le cas de la gauche radicale. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) n’a pas été loin d’atteindre le second tour. Il a obtenu 1,5 point de moins que Le Pen (21,95 % contre 23,41 %). Ce qui consacre Mélenchon comme leader incontesté de la gauche.
Le climat n’était pas une question politique
Yannick Jadot (Les Verts) a dû se contenter de 4,58 % des voix. Bien que les scientifiques mettent en garde contre les conséquences potentiellement catastrophiques du réchauffement climatique, cela ne se traduit pas par un vote massif pour le parti vert au sein de la population française.
Macron obtient de meilleurs résultats qu’il y a cinq ans
Avec 27,60 % des voix, Emmanuel Macron fait nettement mieux qu’en 2017, où il était arrivé à 24,01 %. Sa position de départ est pourtant complètement différente : alors qu’il était le nouveau venu d’un nouveau mouvement politique (La République en Marche), il est aujourd’hui un président sortant qui, selon ses opposants, représente l’establishment. Macron semble être conscient de ses faiblesses et a promis hier soir de travailler sur « une nouvelle méthode ».
Vers un duel entre deux France
En 2017, Macron a facilement dépassé Le Pen (66,1 % contre 33,9 %). Tous les observateurs politiques sont convaincus que cette fois-ci, ce sera beaucoup plus passionnant, car deux courants sociaux de taille à peu près égale s’affronteront, ce qui n’est pas sans rappeler les États-Unis.
« Une France des cadres et des retraités contre une France des ouvriers et des employés, des villes contre la périphérie, de l’intégration européenne contre la souveraineté nationale », voilà comment le journal Le Monde résume l’opposition.