Ce mardi, General Motors (GM) a annoncé abandonner un de ses principaux objectifs de production de véhicules électriques. La demande nord-américaine croît plus lentement qu’espéré : il faut s’adapter.
GM abandonne un de ses objectifs de production de véhicules électriques : « La demande augmente moins vite que prévu »

Pourquoi est-ce important ?
Quasiment toutes les entreprises de l'automobile se sont fixé des objectifs à courts, moyens et longs termes pour les véhicules électriques. Pour ces constructeurs qui ont fait leur fortune sur les véhicules à moteur thermique, c'est une véritable métamorphose. Elle est surtout conduite par les autorités, qui veulent voir les voitures émettant du CO2 (à l'usage) disparaître progressivement. Le tout est de parvenir à adapter son rythme de production à celui de la demande, parfois difficile à prédire.Dans l’actu : GM repousse d’un an son objectif en matière de VE.
- À l’occasion de la présentation des résultats de GM pour le troisième trimestre, sa CEO a annoncé l’annulation de son objectif de production de 400.000 véhicules électriques.
Les détails : qu’en est-il exactement ?
- Initialement, GM comptait faire sortir de ses usines nord-américaines 400.000 véhicules électriques entre 2022 et mi-2024.
- Ce mardi, Mary Barra a indiqué que son entreprise devait finalement faire une croix sur cette ambition. « Pour protéger nos prix, nous adapter au ralentissement de la croissance de la demande à court terme et mettre en œuvre l’efficacité de l’ingénierie et d’autres améliorations qui rendront nos véhicules moins coûteux à produire et plus rentables », a-t-elle brièvement expliqué dans une lettre aux investisseurs.
- En revanche, GM maintient son objectif pour 2025. À savoir atteindre une capacité de production annuelle de 1 million de véhicules électriques en Amérique du Nord.
GM veut toujours produire 1 million de véhicules électriques par an en 2025
Les explications : pourquoi annuler cet objectif intermédiaire ?
- Les observateurs classent souvent GM parmi les constructeurs les plus optimistes pour les véhicules électriques. Notamment du fait de son ambition d’avoir quasiment entièrement électrifié sa flotte d’ici 2035, les camions faisant exception.
- En plus de l’abandon de cet objectif intermédiaire, l’entreprise américaine a récemment annoncé qu’elle retarderait d’un an l’ouverture d’une usine de camions électriques dans la banlieue de Détroit. Les signes de curseurs placés trop haut dans les prévisions de la demande de véhicules électriques ? Non, selon Barra.
- « À mesure que nous progressons dans la transformation vers les VE, c’est un peu cahoteux, ce qui n’est pas inattendu », a déclaré la CEO lors de la conférence téléphonique sur les résultats de GM. « Nous nous dirigeons vers quelque chose vers lequel nous pouvons réagir de manière beaucoup plus agile pour nous assurer que nous disposons des bons véhicules. »
- « Aux États-Unis, la demande de véhicules électriques continue de croître plus vite que celle du marché automobile dans son ensemble », note le Wall Street Journal. « Mais le rythme a ralenti et les prix pratiqués par les constructeurs automobiles ont diminué. »
- Cela s’expliquerait notamment par le fait que ce sont les consommateurs prêts à payer le prix fort qui ont permis à la demande de s’envoler très rapidement ces dernières années. Ceux qui restent ne franchiront le pas que lorsque les prix auront diminué. Ce qui pousse les constructeurs à les faire baisser. Mais cela réduit leur rentabilité.
- Comme l’explique Quartz, ce phénomène se reflète dans l’explosion des ventes de véhicules électriques d’occasion. En plus d’être plus abordables, certains d’entre eux permettent de toucher une partie du crédit d’impôt prévu pour les VE neufs.
Financièrement, c’est surtout la grève qui embête GM
Contexte : de meilleurs résultats que prévu, malgré la grève.
- Malgré ces nouvelles peu réjouissantes, GM a présenté des résultats financiers honorables pour le troisième trimestre.
- Son bénéfice d’exploitation s’est élevé à 2,28 dollars par action, là où les analystes avaient misé sur 1,87 dollar.
- Ses revenus ont atteint 44,13 milliards de dollars, ce qui est mieux que les 43,68 milliards de dollars attendus.
- Si ces chiffres sont meilleurs que prévu, ils sont toutefois plus bas que l’an dernier. Cela ne s’explique pas par le ralentissement de la vente de VE (GM semble plutôt prévenir que guérir) mais plutôt par la grève entamée à la mi-septembre par le syndicat United Auto Worker (UWA).
- En termes de production de véhicules, l’action ferait perdre à GM 200 milliards de dollars par semaine. Ça l’a même poussée à annuler ses prévisions de bénéfices pour l’année entière.
- La grève concerne plusieurs dizaines de milliers de travailleurs des usines américaines de GM, Ford et Stellantis. Ils demandent une amélioration de la sécurité de leur emploi et de leur salaire.