Combien rapporte l’arbre devant votre maison ? Jusqu’à plusieurs centaines d’euros chaque année, selon une nouvelle étude

Selon un nouveau rapport, au Royaume-Uni, les arbres isolés et réunis en petits groupes rapportent des milliards d’euros au pays chaque année. Une conclusion qui mérite bien sûr quelques explications.

Pourquoi est-ce important ?

Si les associations de défense de l'environnement militent - à raison - énormément pour sauver les forêts du monde entier, les arbres qui ne sont pas dans des forêts mériteraient eux aussi une grande attention. Et si les arguments climatiques ne convainquent pas certains décideurs, des explications économiques pourraient peut-être les intéresser davantage.

Dans l’actu : un nouveau rapport a établi la valeur économique des arbres non-forestiers.

  • Publié par l’organisation britannique Forest Research, il concerne les arbres isolés ou réunis en petits groupes, que l’on peut trouver dans les jardins, les parcs, les champs ou en rue.
    • La valeur des forêts (par pays ou par région du monde) avait déjà été calculée par le passé. Ici, c’est une première.
  • Il en ressort que certains de ces arbres (les plus grands) rapportent à eux seuls des centaines de livres sterling d’avantages au Royaume-Uni.

La conclusion : des milliards de livres d’avantages chaque année.

  • Au Royaume-Uni, un arbre sur cinq n’appartient pas à une forêt. Ensemble, ces millions d’arbres non-forestiers recouvrent une surface de 750.000 hectares.
  • Au total, ils rapportent entre 1,4 et 3,8 milliards de livres sterling chaque année, en fonction de la méthodologie utilisée, indique le rapport.
  • « Les chiffres sont substantiels », a commenté auprès du Guardian Kieron Doick, chef du groupe de la recherche urbaine chez Forest Research et auteur principal du rapport. « Ces arbres sont au moins aussi précieux en termes d’avantages pour les gens que les arbres forestiers et nous n’envisageons même pas encore tous les avantages. »
    • En 2018, une autre étude avait calculé que les forêts britanniques, qui recouvrent 3 millions d’hectares, rapportaient 4,9 milliards de livres sterling par an.

« L’est de l’Angleterre a perdu 50% de ses grands arbres au cours des 150 dernières années »

Les explications : pourquoi rapportent-ils autant ?

  • Les auteurs du rapport ont listé les avantages procurés par les arbres non-forestiers.
    • Le principal est le stockage et l’élimination du dioxyde de carbone, responsable du réchauffement climatique. Cela représente au moins la moitié de leurs avantages.
    • Ils citent également l’élimination de la pollution de l’air.
    • Sans oublier le refroidissement des températures locales lors des fortes chaleursarb.
    • Les auteurs soulignent aussi l’importance des arbres non-forestiers dans l’élimination des eaux de pluie, et donc la réduction du risque d’inondation.
    • La protection contre la pollution sonore est aussi épinglée.
  • D’autres avantages, plus difficilement quantifiables, ont aussi été relevés dans le rapport.
    • Les apports à la faune.
    • Les bienfaits sur le mental des humains.

Et maintenant : à quoi cela peut-il servir ?

  • Les auteurs du rapport espèrent que leur travail permettra de sensibiliser les autorités à la protection des arbres non-forestiers. Selon bon nombre d’associations, celles-ci ne consacreraient pas suffisamment d’investissements à cette fin.
  • « Cette nouvelle recherche importante montre l’extraordinaire valeur financière des arbres dans nos rues, nos parcs et notre campagne, [qui] devrait être digne du plus haut niveau de protection. Pourtant, nous savons que ce n’est pas le cas. Par exemple, l’est de l’Angleterre a perdu 50 % de ses grands arbres au cours des 150 dernières années », a souligné Adam Cormack, de Woodland Trust, un organisme sans but lucratif consacré à la protection du patrimoine forestier du Royaume-Uni.
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