Un CEO est-il utile ?

Selon l’une des études les plus qualitatives du genre, l’effet d’un CEO est plutôt limité. Aux États-Unis, le big boss ne représenterait que 13 % du résultat final. En Allemagne et au Japon… encore moins.

C’est une question qui revient régulièrement. Quelle est la vraie valeur ajoutée d’un CEO ? D’autant que la stratégie et l’exécution sont souvent le travail de l’échelon juste en dessous du sommet. Selon l’économiste belge Xavier Baeten, il n’y a souvent aucun lien entre ce que gagne un CEO et ce qu’il réalise.

Dans l’étude « How national systems differ in their constraints on corporate executives : a study of CEO effects in three countries » (2007), des scientifiques ont étudié les résultats des dirigeants dans trois pays différents : les États-Unis, le Japon et l’Allemagne. Ils le font sur une période de 15 ans et dans chacun des 3 pays, ils examinent les résultats de 100 entreprises. Ceci dans un secteur dans lequel au moins 4 des entreprises interrogées ont un chiffre d’affaires d’au moins 100 millions de dollars.

Ils ont conclu que l’impact des CEO sur la société dans laquelle ils travaillent est faible. Aux États-Unis, 13 % du résultat final est l’œuvre du CEO. C’est encore moins en Allemagne et au Japon. Le fait que le PDG ait un plus grand impact aux Etats-Unis qu’au Japon et en Allemagne s’explique simplement. Les chercheurs évoquent les différences culturelles et une plus grande tolérance au risque comme explication.

Aucune explication pour 50 à 75 % du résultat, dont 13 % pour le CEO

Pourtant, il serait peu logique de remplacer immédiatement le patron par une multitude de subordonnés. La même étude indique également que 50 à 75 % des résultats d’une entreprise du même modèle ne peuvent être expliqués. (L’année de mesure des résultats correspond à 4 % de l’impact. Le secteur d’activité dans lequel une entreprise exerce ses activités est de 12 %. Enfin, le CEO représente 13 %. Le reste…) En outre, « l’effect CEO » a considérablement augmenté au cours des 30 dernières années. Mais il n’atteint jamais plus de 21%. La moyenne est d’environ 15%.

[Sur la photo de gauche à droite, John Zimmer, CEO de Lyft, James Hackett, CEO  de Ford, Janette Sadik-Khan (Bloomberg Associates) et Dara Khosrowshahi, CEO de Uber]

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