Unicredit, une des grandes banques d’Europe, ouvre le bal des intérêts négatifs sur les dépôts

La banque italienne Unicredit, l’une des plus grosses d’Europe, se prépare à imposer un taux d’intérêt négatif sur les dépôts de ses clients aisés. Autrement dit, les clients qui détiennent plus de 100 000 euros de dépôt devront payer pour que la banque conserve leur argent. C’est la première fois qu’un des poids lourds bancaires du Vieux Continent prend une telle décision. 

Le directeur général d’Unicredit, Jean-Pierre Mustier (notre photo), a confirmé que cette taxation des comptes bien garnis débuterait dès l’année prochaine dans les différents pays où la banque opère. Unicredit est en effet la banque la plus importante en Autriche et dans les pays de l’Europe de l’Est. En Allemagne, l’établissement se classe troisième, selon les dires de son dirigeant. 

Une conséquence de la politique monétaire de la BCE

La décision est bien sûr motivée par la volonté de répercuter les taux d’intérêts négatifs que la Banque Centrale européenne (BCE) applique sur les liquidités que lui confient les banques commerciales.

Au mois de septembre, Mario Draghi, le patron de la BCE, a annoncé un nouveau paquet de mesures pour relancer l’économie, dont une nouvelle baisse de ce taux d’intérêt sur les dépôts. Ce dernier est passé de – 0,4 % à – 0,5 %.

Mais cette décision constitue un nouveau coup de rabot sur les bénéfices des banques, et certaines commencent donc à la répercuter sur leurs clients pour protéger leurs marges. Ou, comme le commente Mustier lui-même : ‘Les taux négatifs ne doivent pas s’arrêter dans le bilan des banques’.

Unicredit n’est pas la première

La décision d’Unicredit n’est pas une première dans l’absolu, puisque en 2014, la Skatbank, une banque coopérative de l’Est de l’Allemagne, avait déjà commencé à charger des taux d’intérêts sur les encours bien garnis de ses clients. D’autres petits établissements bancaires allemands lui ont emboîté le pas dès 2016. 

Dans d’autres cas, les banques peuvent compenser les taux d’intérêt négatifs et la faiblesse des taux d’intérêt découlant de la politique monétaire des banques centrales par des restructurations. Au mois d’août, le Financial Times avait indiqué que des grandes banques européennes se préparaient à réduire leurs effectifs de façon drastique. Plusieurs dizaines de milliers d’emplois étaient concernés.

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