La Fed se réunira à nouveau ce mois-ci pour statuer sur l’approche à adopter pour freiner la flambée des prix dans le pays. Et alors que cette réunion se rapproche à grands pas, de plus en plus de traders tablent sur une augmentation de 75 points de base des taux d’intérêt. Et la Fed ne serait pas la seule.
La probabilité que la Réserve fédérale américaine promulgue pour la troisième fois consécutive une augmentation de 0,75 point de pourcentage des taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion est passée à 82% ce mercredi, selon le tracker FedWatch du groupe CME. De plus en plus de traders y croient, et ce, en raison des dernières données économiques et des récentes déclarations de responsables de la Fed.
Fin août, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a en effet indiqué que la Fed poursuivrait sa stratégie belliciste pour freiner l’inflation, et donc augmenterait les taux d’intérêt, et ce, même si cela devait augmenter le chômage. « Nous continuerons jusqu’à ce que nous soyons convaincus que le travail est fait », avait-il indiqué.
La Fed a relevé les taux d’intérêt cette année au rythme le plus rapide depuis plus de 40 ans, en réaction à la hausse des prix la plus élevée depuis quatre décennies. Le taux de référence des fonds fédéraux est ainsi passé de près de zéro en mars à une fourchette comprise entre 2,25 et 2,5% en juillet. Et ce ne sont pas des chiffres définitifs.
0,75 point de pourcentage, et après ?
Si les traders ont vu juste, au terme de la réunion des 20 et 21 septembre prochain, la Réserve fédérale américaine annoncera une nouvelle hausse de 75 points de base des taux d’intérêt, mais ce ne devrait pas être la dernière. Plusieurs responsables de la Fed souhaitent en effet que le taux des fonds fédéraux atteigne 4% d’ici la fin de l’année, ce qui nécessite 1,5 point de pourcentage supplémentaire. Une autre augmentation de 75 points de base serait donc nécessaire, après celle attendue ce mois-ci.
Mais la Fed pourrait adopter une stratégie moins agressive et augmenter les taux d’intérêt graduellement ou plus modérément au cours des trois dernières réunions prévues cette année. À moins que la Réserve fédérale décide de frapper un grand coup en septembre et d’adopter une approche plus douce par la suite.
Si la Fed entend bien continuer sa stratégie belliciste pour freiner l’inflation, l’indice des prix à la consommation, ainsi que l’indice à la production qui seront tous deux dévoilés la semaine prochaine, joueront forcément un rôle dans la décision de la Fed. Ils pourraient en effet renforcer ses intentions.
Une hausse de 75 points de base en Europe ?
Mais pour l’heure, les regards sont surtout tournés vers l’Europe. La prochaine réunion de la Banque centrale européenne est prévue plus tôt que celle de la Fed, ce jeudi 8 septembre pour être exact. Une réunion centrée sur la question de savoir de combien de points de pour cent la BCE va augmenter ses taux d’intérêt pour freiner l’inflation, alors que cette dernière ne donne aucun signe de ralentissement.
Pour de plus en plus d’analystes, la BCE devrait emboiter le pas à la Fed et adopter une position agressive : une augmentation des taux de 75 points de base est attendue. Si la BCE devait adopter une position plus modérée, cela aurait un impact négatif sur les marchés, car cela serait perçu comme une réponse politique relâchée. L’euro pourrait encore chuter face au dollar.
Jusqu’à récemment, la BCE prévoyait d’utiliser des leviers plus importants pour contrer l’inflation que l’année prochaine, mais la flambée des prix de l’énergie l’a sans doute contrainte à revoir ses plans.
Si en juillet la BCE a surpris le monde avec une hausse de 50 points de base – une première en 11 ans –, une augmentation similaire dans le cadre actuel pourrait paraitre insuffisante.
Mais nous serons bientôt fixés sur la stratégie adoptée par la BCE pour freiner l’inflation dans la zone euro.