Les deux présidents ont écrit un communiqué commun dont chaque mot a été pesé et sous-pesé.

Sur le fond, Emmanuel Macron doit s’y faire. La France a perdu le contrat à 90 milliards de dollars pour la construction de sous-marins à destination de l’Australie au profit des États-Unis. Sur la forme, le président français se devait de garder la tête haute, montrer que lui et son pays ne pouvaient accepter que le volte-face australien se soit opéré dans leur dos. À ce sujet, le président Biden a promis qu’il s’engagerait durablement à discuter avec ses alliés « sur les questions d’intérêt stratégique ». Comprendre: cela ne se reproduira pas.

Le coup de fil entre Macron et Biden visaient à apaiser les tensions après une série de revendications faites plus tôt dans la journée lors d’un conseil des ministres français. Les derniers jours ont été chargés en émotion: Macron se disait prêt à prendre des sanctions contre ses alliés et menaçait de faire capoter des accords économiques entre l’Europe et l’Australie, mais aussi les Etats-Unis avec le report du Trade and Technology Council. Mais le président français espérait surtout que les États-Unis accordent à la France et à l’Europe une reconnaissance militaire, en ce compris dans la région indo-pacifique. Comprendre: une plus grande autonomie vis-à-vis de l’OTAN.

« Les États-Unis reconnaissent qu’il est nécessaire que la défense européenne soit plus forte et plus performante… en complétant le rôle de l’OTAN », précise le communiqué.

Biden a aussi promis un « soutien renforcé » pour les opérations propres aux États européens, principalement celles qui se déroulent actuellement au Sahel et dont la France est le principal contributeur.

Les deux présidents ont prévu de se revoir à la fin du mois d’octobre pour concrétiser les intentions. Macron a enfin indiqué que l’Ambassadeur de France retournerait à Washington la semaine prochaine.