Principaux renseignements
- La Chine a diversifié ses sources d’énergie et renforcé ses réserves nationales.
- La dépendance croissante de la Chine à l’égard du pétrole russe et d’autres fournisseurs alternatifs réduit sa dépendance à l’égard du pétrole du Moyen-Orient.
- Le charbon reste la source d’énergie dominante en Chine, représentant 61 pour cent du mix énergétique du pays.
Les tensions croissantes au Moyen-Orient ont suscité des inquiétudes quant à un éventuel blocage du détroit d’Ormuz, une voie maritime cruciale pour le transport du pétrole. Un tel événement provoquerait une onde de choc sur les marchés mondiaux de l’énergie, affectant même la Chine, premier importateur mondial de pétrole. Bien qu’historiquement dépendante du pétrole du Moyen-Orient, des changements récents suggèrent que la Chine pourrait être mieux positionnée pour résister aux perturbations causées par la fermeture du détroit d’Ormuz.
La Chine a stratégiquement diversifié ses sources d’énergie et renforcé ses réserves nationales, ce qui lui permet de se prémunir contre les chocs immédiats. Les données révèlent qu’au premier trimestre 2023, l’Iran était le troisième fournisseur de pétrole brut de la Chine. Toutefois, depuis 2024, la Chine se tourne de plus en plus vers la Russie, l’Arabie saoudite et d’autres pays pour répondre à ses besoins en pétrole brut. Ces trois pays représentent désormais des pourcentages significatifs des importations chinoises.
Sources d’énergie alternatives
En outre, les problèmes préexistants liés aux exportations iraniennes vers la Chine, notamment les ruptures de contrat et les retards liés aux sanctions, ont déjà conduit les entreprises chinoises à percevoir l’Iran comme un fournisseur « compétitif en termes de prix, mais à haut risque ». Cette perception a entraîné un changement stratégique vers des alternatives plus stables comme la Russie.
La demande globale de pétrole de la Chine diminue également en raison du ralentissement de sa croissance économique et de l’importance croissante accordée aux sources d’énergie renouvelables. Cette tendance atténue l’urgence de remédier à toute perturbation de l’approvisionnement à court terme. Le charbon, principalement d’origine nationale, continue de dominer le bouquet énergétique de la Chine, avec une part de 61 pour cent en 2023. Le pétrole et le gaz naturel représentent respectivement 18 pour cent et 8 pour cent.
Stratégies énergétiques régionales
Dans l’éventualité d’un blocage prolongé d’Ormuz qui grèverait les flux d’importation de la Chine, les experts suggèrent que le pays pourrait augmenter ses achats auprès de la Russie, de l’Afrique ou des États-Unis pour compenser.
D’autres grandes économies mondiales adaptent également leurs stratégies énergétiques en réponse aux incertitudes géopolitiques. L’Union européenne abandonne progressivement l’énergie russe en dépit des coûts plus élevés et des conditions de marché plus strictes qui y sont associés. Par ailleurs, le Japon et la Corée du Sud concluent des accords à long terme sur le gaz naturel liquéfié avec le Qatar afin de garantir la stabilité de l’approvisionnement, même à un prix plus élevé que les prix du marché au comptant.
Le rôle de l’Iran
Les analystes estiment généralement qu’il est peu probable que l’Iran bloque l’Ormuz en raison des conséquences négatives potentielles pour sa propre économie, de ses relations avec la Chine (son principal client pour le pétrole brut) et du risque de déclencher d’importantes représailles militaires.