Un rapport de l’organisation de défense des Droits de l’Homme Amnesty International affirme que les droits des résidents en maisons de repos ont été violés lors de la première vague de coronavirus en Belgique.
Dans son rapport ‘Les maisons de repos dans l’angle mort’, Amnesty International attire notamment l’attention sur le droit à la santé et à la vie, ainsi que l’interdiction de la discrimination. Les témoignages recueillis par l’organisation montrent que dans notre pays, la politique de lutte contre le coronavirus dans les maisons de repos et de soins a échoué dans plusieurs domaines.
Moins de prises en charge dans les hôpitaux
Amnesty International note par exemple que la plupart des résidents en maison de repos qui sont décédés à cause du Covid-19 sont morts dans les centres de soins résidentiels et non à l’hôpital. Selon l’organisation, cela est dû au fait que toutes les personnes malades n’ont pas été transférées vers un centre hospitalier.
Amnesty International cite notamment les chiffres de Médecins sans frontières qui montrent qu’avant la crise du coronavirus, 86% des résidents en maison de repos malades étaient transférés à l’hôpital. Lors de la première vague, ce chiffre est tombé à 57%.
L’organisation dénonce également le manque de capacité de dépistages dans les maisons de repos et de soins. ‘Cette capacité était pratiquement inexistante jusqu’au mois d’août. En outre, le personnel a dû travailler avec un manque d’équipement de protection adéquat’, peut-on lire dans le rapport.
Manque de préparation
Amnesty International déplore encore la façon dont certains établissements ont isolé leurs résidents pendant des semaines. ‘Lorsque les restrictions à la liberté ne sont pas fondées sur une évaluation individuelle des risques, elles peuvent être disproportionnées et discriminatoires’, avance l’organisation.
Enfin, le rapport montre que les maisons de repos étaient mal préparées à la pandémie. ‘Les soins qui étaient en temps normal effectués à l’hôpital doivent désormais être dispensés au sein du centre de soins résidentiel, mais sans le même niveau de personnel et d’expertise’, explique Iris De Mol, de l’Association des villes et communes flamandes (VVSG).
Il existe pourtant un plan qui explique de façon détaillée comment les maisons de repos et de soins belges peuvent se préparer logistiquement et techniquement à contrôler les infections à l’avenir.
Et selon les experts concernés, la mise en œuvre de ce plan aurait permis d’assurer une meilleure préparation et un personnel mieux formé. ‘Mais lorsque la réforme de l’État de 2014 a transféré les compétences en matière de centres de soins résidentiels aux Régions, l’attention portée au plan et à sa mise en œuvre a diminué’, souligne Amnesty International.
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