‘Un conflit nucléaire entre l’Inde et le Pakistan déclencherait une famine mondiale qui tuerait plus de 2 milliards d’individus’

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Une guerre nucléaire entre l’Inde et le Pakistan amènerait une famine de plus de deux milliards de personnes, ce qui provoquerait clairement la fin de la civilisation humaine, affirme Ira Helfand, co-président de Association internationale des physiciens pour la prévention de la guerre nucléaire, auteur principal de l’étude « Nuclear Famine : Two billion people at risk ? ». Même si la portée de ce conflit est limitée, un affrontement nucléaire provoquerait des ravages dans l’atmosphère ainsi que la dévastation des cultures avec comme conséquence des marchés alimentaires mondiaux dans la tourmente.

Lors d’une étude précédente d’avril 2012, l’IPPNW, Prix Nobel de Paix 1985, et l’organisation Physicians for Social Responsability (PSR) avaient estimé qu’une famine nucléaire pourrait tuer plus d’un milliard de personnes. Dans cette deuxième édition, les groupes de recherche précisent qu’ils avaient largement sous-estimé l’impact d’un tel conflit en Chine et qu’ils estiment que le pays le plus peuplé de la planète se retrouverait face à une grave crise alimentaire.

« Une fraction des arsenaux actuels produirait des pertes massives à l’échelle mondiale – beaucoup plus que nous le pensions », souligne Ira Helfand dans The Economic Times. L’étude corrigée « Nuclear Famine : Two billion people at risk ? » est basée sur l’avis de spécialistes du climat qui ont évalué l’impact des explosions nucléaires dans l’atmosphère terrestre et au sein des différents écosystèmes.

«Un milliard de personnes mortes dans un monde en plein développement serait évidemment déjà une catastrophe sans précèdent dans l’histoire de l’humanité. Mais si vous ajoutez 1,3 milliard de personnes en Chine, nous sommes dans une situation qui ressemble clairement à la fin de la civilisation », a déclaré Helfand. Il existe actuellement 17.000 ogives nucléaires réparties dans le monde, une menace permanente pour la survie de l’homme, danger largement ignoré depuis la guerre froide. « Et contrairement à l’Iran, il n’y a pas de négociations en cours pour faire face à ces arsenaux beaucoup plus dangereux », précise CNN.

Les effets locaux d’un conflit entre l’Inde et le Pakistan seraient dévastateurs. Rien qu’en une semaine, plus de 20 millions de personnes seraient mortes à cause des explosions, des tempêtes de feu et des conséquences immédiates des radiations dans l’environnement. Toutefois, les conséquences globales seraient bien pires. Les tempêtes générées par un conflit nucléaire provoqueraient la mise en suspension de 5 millions de tonnes de particules radioactives dans l’atmosphère, ce qui bloquerait les rayons du soleil et ferait chuter la température de la planète. Cette perturbation climatique entrainerait une baisse mondiale de la production alimentaire pendant une décennie. On assisterait à une diminution de 12% de la production de maïs aux Etats-Unis et une diminution de 15% de la production de riz chinois. La production de blé chinois diminuerait, elle, de 31%, pendant dix ans. La famine mondiale mettrait en péril 870 millions de personnes déjà victimes de malnutrition dans les pays en développement et 300 millions de personnes dans les pays dépendants des importations alimentaires et 1,3 milliards de Chinois. Enfin, on assisterait à une décennie de chaos social et économique en Chine qui abrite l’économie la plus dynamique du monde et l’arsenal nucléaire le plus important, indique CNN.

Ira Helfand et ses collegues se sont intéressés au cas de l’Inde et du Pakistan en raison des tensions de longue date entre ces deux Etat dotés de l’arme nucléaire et qui se sont affrontés à trois reprises depuis la partition en 1947. Actuellement, les armes nucléaires modernes sont beaucoup plus puissantes que l’arsenal employé à Hiroshima et Nagasaki en 1945. « Si une guerre éclatait entre les Etats-Unis et la Russie, l’espèce humaine serait susceptible de s’éteindre. Mais dans le cas du conflit étudié, biologiquement, il y aurait des personnes qui pourraient survivre quelque part sur la planète mais le chaos qui en résulterait dépasserait tout ce que nous avons vu jusqu’à présent », conclut Helfand.

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