Pas une course aux armements, mais aux munitions : l’Ukraine en a besoin d’urgence pour mettre la Russie dehors

Le bloc de l’OTAN a besoin de toute urgence d’augmenter ses stocks et sa production de munitions. Le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a lancé une mise en garde à ce sujet lundi. La mise à l’échelle devrait également profiter à l’Ukraine.

Pourquoi est-ce important ?

Un pays peut encore avoir un millier de chars ; sans munition, il n'y a plus vraiment d'espoir. En Ukraine, une énorme quantité de balles, de grenades et de roquettes est tirée chaque jour, alors que l'approvisionnement en nouvelles munitions stagne. Même du côté russe, le suivi des munitions tirées n'est pas sans faille.

Dans l’actualité : « Nous sommes dans une course logistique », a déclaré Jens Stoltenberg aux journalistes lundi soir, à la veille de la réunion de deux jours des ministres de la Défense de l’OTAN à Bruxelles.

  • Là, Stoltenberg a également indiqué que la Russie a déjà commencé sa nouvelle offensive. Pour l’arrêter, ou pour gagner du terrain eux-mêmes, les Ukrainiens ont besoin de toute urgence de munitions supplémentaires. Mais les stocks chez nous, et chez les autres alliés de l’OTAN, diminuent à vue d’œil.
  • « La guerre en Ukraine engloutit une énorme quantité de munitions et épuise les stocks des alliés. Le rythme actuel auquel l’Ukraine tire des munitions est bien supérieur à nos capacités de production actuelles. Cela met la pression sur notre industrie de la défense », a déclaré M. Stoltenberg lors de la conférence de presse.
  • « Une guerre d’attrition devient une bataille pour la logistique. Oui, nous sommes confrontés à un défi. Oui, nous avons un problème, mais nous avons aussi une stratégie pour le résoudre », a poursuivi le Norvégien. « Il est clair que nous sommes dans une course à la logistique. Du matériel crucial, tel que des munitions, doivent parvenir à l’Ukraine avant que la Russie ne puisse prendre l’élan de sa nouvelle offensive. »

Zoom-avant : l’Ukraine est confrontée à une forte pénurie de munitions. Les réserves de la Russie s’amenuisent également.

  • On estime que l’Ukraine tire chaque jour 5 000 obus d’artillerie sur les positions russes. C’est à peu près la quantité qu’un petit pays européen commande chaque année. La Russie, en revanche, en brûle quatre fois plus chaque jour. L’Ukraine tire avec une plus grande précision, juste au moment où les stocks diminuent.
  • La mise à l’échelle des munitions sera le principal sujet de la réunion des ministres de la Défense de l’OTAN, mardi et mercredi, à Bruxelles. La livraison d’armes supplémentaires, notamment de chasseurs F-16, sera par ailleurs discutée.
  • Jens Stoltenberg a déjà indiqué que le délai de production des munitions de gros calibre (obus d’artillerie et munitions de chars) a été réduit, passant de 28 à 12 mois.
  • Plusieurs entreprises du secteur de la défense ont non seulement accéléré, mais aussi augmenté leur production. L’entreprise suédoise Saab, par exemple, qui fabrique des armes antichars NLAW, peut en produire deux fois plus cette année que l’année dernière. « D’ici à 2025, nous pourrons à nouveau doubler notre chiffre de production. Nous pourrons alors fabriquer jusqu’à 400 000 unités par an », a laissé entendre le PDG de Saab, Micael Johansson, lors de son point de presse du 10 février, où les résultats financiers ont été présentés.

RVW

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