L’indépendance de l’UE vis-à-vis des batteries chinoises pour les VE est loin d’être impossible

Selon la dernière étude de l’ONG Transport & Environment, l’Union européenne pourrait se passer des batteries électriques chinoises d’ici cinq ans.

Pourquoi est-ce important ?

D’ici 2035, les voitures à moteur thermique seront interdites au sein de l’Union européenne. Pour les remplacer, les véhicules électriques sont tout désignés par les gouvernements qui incitent à leur achat par des avantages fiscaux divers. Mais ces voitures utilisent des batteries au lithium et celles-ci sont, pour la plupart, produites en Chine.

L’actualité : L’UE sera indépendante de la Chine seulement si tous les projets industriels liés aux batteries sont menés à bien.

  • Selon l’étude, Plus de la moitié de toutes les batteries lithium-ion présentes sur le marché européen en 2022 ont été produites en Europe. Si tous les projets industriels sont menés à bien, l’Europe pourrait être 100% autonomes d’ici 2027.
  • L’Europe pourrait aussi réduire de manière spectaculaire sa dépendance à la Chine dans d’autres domaines comme le raffinage et le traitement des métaux nécessaires aux batteries. Toujours dans le cas où le calendrier industriel est respecté.
  • Par ailleurs, T&E explique que l’Europe pourrait assurer plus de 50% de sa demande en lithium raffiné d’ici 2027. Le lithium raffiné étant aussi utilisé dans divers domaines comme le pharmaceutique.
  • Selon le rapport, deux tiers de la demande européenne de cathodes, les bornes positives des batteries, peuvent être produits en Europe d’ici 2027.
Credit : T&E France.

Les États-Unis dans le rôle du trouble-fête

L’enjeu : Les projets pourraient ne pas être menés à bien à cause de la politique protectionniste américaine.

  • L’Inflation Reduction Act (IRA) permet entre autre un crédit d’impôt pour l’achat d’un véhicule électrique, dans le cas où celui-ci a été fabriqué dans une usine américaine avec une batterie fabriquée dans le pays de l’Oncle Sam. Cela exclut donc les véhicules fabriqués en Europe. Pour cela, T&E explique que l’UE devrait définir une politique commune pour répondre aux subventions américaines rapidement.
  • Des subventions existent déjà, mais elles sont peu claires et ne font pas le poids : « Ce qu’il faut, c’est rationaliser les règles relatives aux aides d’État, en se concentrant sur l’aide à la production, pour les entreprises de véhicules électriques, d’énergies renouvelables et de matières premières directement touchées par l’IRA américain. »
  • L’organisme appelle à la création d’un Fonds européen de souveraineté (FES) doté d’au moins 350 milliards d’euros par l’émission conjointe de titres de créance par la Commission européenne, afin de remplumer notre industrie de la motorisation verte en devenir.
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