Web Analytics

UBS met jusqu’à 1 milliard de dollars sur la table pour racheter Credit Suisse : une crise bancaire européenne a-t-elle été évitée ?

UBS met jusqu’à 1 milliard de dollars sur la table pour racheter Credit Suisse : une crise bancaire européenne a-t-elle été évitée ?
Credit Suisse – (Photo by FABRICE COFFRINI/AFP via Getty Images)

Après de longues négociations, les autorités suisses ont réussi à convaincre le géant bancaire suisse UBS de reprendre la banque en difficulté Credit Suisse. Une crise bancaire européenne semble ainsi avoir été évitée de justesse.

Pourquoi est-ce important ?

Les marchés étaient dans la tourmente la semaine dernière. Après l'effondrement de certaines banques américaines, dont Silicon Valley Bank, les incertitudes concernant la banque suisse Credit Suisse ont refait surface.

Dans l’actualité : le Financial Times rapporte que l’UBS est prête à payer jusqu’à 1 milliard de dollars pour Credit Suisse.

  • Le site d’information britannique indique qu’UBS souhaite payer 0,25 franc suisse par action. Le financement se ferait au moyen d’actions UBS. Le cours de l’action du Credit Suisse a chuté à 1,86 franc suisse vendredi. Sa valeur boursière s’élevait alors à 7,43 milliards de francs suisses, soit environ 8 milliards de dollars.
    • L’agence de presse Reuters a par ailleurs révélé ce matin qu’UBS demandait 6 milliards de francs suisses de garanties gouvernementales au cas où la banque procéderait au rachat de Credit Suisse.
  • Les autorités suisses seraient en train de travailler sur des mesures d’urgence pour permettre une prise de contrôle sans l’approbation des actionnaires. L’objectif est de finaliser l’opération ce soir.
  • La question est de savoir comment la Saudi National Bank, principale actionnaire du Credit Suisse, réagira à cette prise de contrôle. Le prêteur avait indiqué la semaine dernière qu’il n’injecterait plus d’argent dans le géant suisse, alimentant (encore) les inquiétudes sur la situation financière de la banque.

Ce rachat donnera lieu à la plus grande fusion de deux banques systémiques depuis la crise financière de 2008.

La nationalisation reste également à l’ordre du jour

Alternative : UBS se réserve une porte de sortie. La banque indique qu’elle pourrait annuler l’acquisition si le prix de ses swaps de défaillance de crédit (CDS) augmente de 100 points de base ou plus.

  • Les investisseurs peuvent se protéger contre la faillite en souscrivant un tel CDS. Une augmentation du prix indique que les investisseurs estiment que la probabilité de faillite est plus élevée, et donc qu’ils ont peu confiance dans l’acquisition.
  • Si l’acquisition de Credit Suisse par UBS échoue, la Suisse envisage de nationaliser (en partie) le géant bancaire, selon l’agence de presse Bloomberg.

Le calme reviendra-t-il sur les marchés ?

Tumulte sur les marchés : L’objectif de l’opération de rachat est de restaurer la confiance des épargnants et des investisseurs. Les médias américains ont révélé que les banques suisses ont vu s’échapper quelque 10 milliards de francs suisses de dépôts par jour à la fin de la semaine dernière.

  • La Banque nationale suisse (BNS) avait déjà tenté de rétablir le calme en prêtant 50 milliards de francs suisses à la banque la semaine dernière, en vain. Le cours de l’action du Credit Suisse a chuté d’environ 25 % au total la semaine dernière.
  • Les inquiétudes ont également pesé sur le cours des actions d’autres banques, qui avaient déjà été touchées par l’effondrement de Signature Bank et de Silicon Valley Bank. L’indice bancaire européen a chuté de plus de 10 % au cours de la semaine dernière.

(JM)

Plus d'articles Premium
Plus