La Turquie deviendra-t-elle le fournisseur de gaz de l’Europe ?

La Turquie a signé un accord avec Oman pour fournir 1,4 milliard de mètres cubes de gaz naturel par an pendant une période de 10 ans. Les livraisons commenceraient à partir de 2026.

Pourquoi est-ce important ?

La reprise économique qui a suivi la pandémie et l'invasion de l'Ukraine par la Russie ont créé une onde de choc sur les marchés de l'énergie, suscitant une hausse de la demande mondiale de gaz naturel. La Turquie conclut un important contrat avec Oman, un grand fournisseur de gaz, ce qui pourrait potentiellement avoir des impacts sur le marché européen de l'énergie.

Dans l’actu : la Turquie appuie sur l’accélérateur pour devenir une plaque tournante pour le commerce du gaz, y compris vers l’Europe, dans un avenir proche.

  • Le ministre turc de l’énergie, Fatih Donmez, annonce que la compagnie énergétique publique turque BOTAS avait conclu l’accord à Oman, rapporte l’agence de presse Anadolu. Si nécessaire, l’accord peut être prolongé au-delà des 10 ans convenus.
  • « À l’heure où le monde, et notamment l’Europe, est aux prises avec des problèmes d’approvisionnement en gaz naturel, la Turquie prend toutes les mesures pour devenir une plaque tournante du gaz », souligne le ministre.
  • La Turquie ouvrira, la semaine prochaine, une troisième installation de stockage flottante pour le GNL, capable de reconvertir le gaz liquide en gaz, dans le golfe de Saros. « Avec ce terminal, nous créons un nouveau point d’entrée dans la région de la Thrace, où la consommation est importante », explique Donmez. « Nous allons devenir un acteur plus actif dans le commerce régional du gaz, notamment dans les Balkans. »
  • La Turquie et la Bulgarie ont aussi conclu un accord, récemment. Chaque année, la Turquie fournira 1,5 milliard de mètres cubes de gaz à la Bulgarie, ce qui représente environ 30 % de la consommation annuelle de gaz. « Des négociations similaires sont également en cours avec la Macédoine du Nord, la Roumanie et la Moldavie », continue Donmez.
  • Le mois prochain, la Turquie organise l’Istanbul Gas Summit avec les pays producteurs et consommateurs afin de convenir d’un prix de référence pour le gaz pour lequel la Turquie sert de plaque tournante. Les développements mondiaux du secteur de l’énergie, les changements dans l’offre et la demande et la sécurité des chaînes d’approvisionnement mondiales seront discutés.
  • Un danger possible est que cela permette au gaz russe d’entrer en Europe via la Turquie, après un tour de passe-passe, et continue d’alimenter le trésor de guerre de Poutine.

(CP)

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