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Le plus grand rival de Trump est largué dans les sondages : le plan économique de DeSantis n’est finalement pas très éloigné de celui de Biden

Le plus grand rival de Trump est largué dans les sondages : le plan économique de DeSantis n’est finalement pas très éloigné de celui de Biden
Ron DeSantis. (Photo by Scott Olson/Getty Images)

Trump caracole plus que jamais chez les républicains. DeSantis doit le rattraper de près de 20 points dans les sondages s’il veut avoir une chance. Le sénateur de Floride a donc modifié son discours : finie la croisade conservatrice, il est temps de parler d’économie.

Pourquoi est-ce important ?

Les républicains américains sont comme paralysés face à l'omniprésence de Donald Trump, alors qu'ils tentent toujours de se trouver un autre champion - avec moins de boulets judiciaires - pour tenter de reprendre la Maison-Blanche en 2024. Le dernier à y croire semble être Ron DeSantis, qui vient de divulguer son agenda économique.

Un Trump inébranlable

Dans l’actualité : Trump caracole toujours en tête des sondages.

  • C’est une aberration : malgré des ennuis judiciaires qui se multiplient, la popularité de Donald Trump auprès de l’électorat républicain se renforce encore, comme si les lois n’importaient plus face à l’aura du leader charismatique.
  • Ce lundi, la première enquête du New York Times et du Siena College sur les intentions de vote en 2024 donne 54% de soutien à Trump. Son challenger le plus proche, Ron DeSantis, n’est qu’à 17%, et personne d’autre parmi les républicains en lice – y compris Mike Pence, Tim Scott et Nikki Haley – ne dépassait les 3%.

DeSantis veut encore y croire et présente sa « Declaration of Economic Independence ».

  • Le gouverneur de Floride, qui fut un temps la coqueluche d’une droite américaine, mais dont la campagne est clairement un désastre, a présenté son agenda économique. Un plan en 10 points censés servir d’électrochoc à sa campagne.
  • « Nous ne pouvons pas permettre à la classe dirigeante défaillante de cette nation de dicter les politiques de notre nation, nous devons vaincre les individus et les institutions qui ont causé notre malaise économique », déclarait le sénateur ce lundi soir. « Il y a une différence entre une économie de marché libre, que nous voulons, et un corporatisme dans lequel les règles sont bousculées pour pouvoir aider les entreprises en place. »
  • DeSantis a ensuite attaqué les Big Tech, accusant au passage Facebook d’avoir censuré des informations sur la pandémie ; il s’en est aussi pris à la banque centrale américaine, la Fed, ainsi qu’au système éducatif, et à ce qu’il considère comme une dépendance croissante de l’économie américaine envers la Chine.

Des similitudes avec… Joe Biden

Un discours qu’on peut, sans trop tergiverser, qualifier de populiste, dans lequel les « élites » et les « wokistes » trahissent les vrais Américains travailleurs. Mais si on excepte les attaques envers les milieux progressistes, le discours de Ron DeSantis s’inspire largement de celui que tenait Joe Biden, s’amuse Rick Newman, éditorialiste pour Yahoo! Finance.

« Les deux hommes sont favorables au protectionnisme et à un rôle gouvernemental plus important que d’habitude pour orienter l’économie américaine vers la prospérité future. Les deux vilipendent la Chine et disent que les États-Unis doivent mettre fin à leur dépendance à l’égard de cet énorme partenaire commercial pour les produits clés. Et ils dénoncent tous les deux les grandes entreprises pour avoir construit des quantités massives de richesse aux dépens des travailleurs ordinaires. La plus grande différence entre les deux programmes, en fait, est peut-être que Biden poursuit déjà ses efforts pour atteindre bon nombre de ces objectifs, tandis que DeSantis n’en parle qu’en tant que candidat. »

Pour l’éditorialiste, cette convergence des discours vient, en partie, du durcissement des relations internationales face à une Chine qui n’est plus une partenaire à traiter d’égale à égal, mais une concurrence commerciale, voire une rivale militaire. Et pour lui faire face, Washington doit viser une plus grande indépendance économique et énergétique.

  • Il y a des différences bien sûr : DeSantis défend corps et âme l’industrie fossile, là où Biden a largement tenté d’accélérer la transition énergétique vers le renouvelable.
  • DeSantis se distingue de Biden de manière plus claire sur des questions culturelles ayant des implications économiques, telles que les politiques de diversité et d’inclusion ainsi que les investissements axés sur des facteurs environnementaux » admet Newman.
  • Mais le Floridien n’a pas une seule fois prononcé le mot « woke » lors de son discours du 31 juillet – preuve que sa grande croisade conservatrice s’est enrayée, et qu’il lui faut dorénavant plutôt parler d’emploi, d’énergie ou de ressources pour paraître crédible ? C’est possible. Dur de battre Trump sur le terrain réactionnaire, de toute manière.
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