Trudeau prêt à démissionner face à une crise politique et économique


Principaux renseignements

  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau serait prêt à annoncer sa démission en tant que chef du Parti libéral.
  • Cette décision intervient dans un contexte de baisse des sondages et de désapprobation de l’opinion publique, les appels au départ de Trudeau s’étant intensifiés depuis le mois de décembre.
  • La fin anticipée du mandat de Trudeau coïncide avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, créant une incertitude accrue pour le Canada et son plus grand partenaire commercial.

Des rapports indiquent que le Premier ministre canadien Justin Trudeau est prêt à annoncer sa démission en tant que chef du Parti libéral dès lundi. Des sources ayant parlé au Globe and Mail et à Reuters révèlent que Trudeau a l’intention de confirmer cette décision avant une importante réunion du caucus libéral prévue pour mercredi.

Cette annonce intervient à un moment critique, les sondages prédisant une perte substantielle pour les libéraux lors des prochaines élections, qui doivent se tenir d’ici la fin octobre. Le parti est actuellement confronté à une incertitude quant à son leadership et à la désapprobation de l’opinion publique.

Incertitude quant au leadership

Bien que Trudeau n’ait pas pris de décision définitive concernant sa démission, des sources proches de lui suggèrent qu’il envisage sérieusement de se retirer. On ne sait pas encore s’il renoncera immédiatement à son poste de Premier ministre ou s’il restera en fonction jusqu’à ce qu’un successeur soit choisi.

Les appels au départ de Trudeau se sont intensifiés depuis décembre, alimentés par la baisse des sondages et les inquiétudes concernant les droits de douane proposés par Donald Trump sur les produits canadiens. En décembre, un groupe de 15 députés a organisé une mini-révolte à la suite de la démission de Chrystia Freeland, ancienne vice-première ministre et alliée de longue date de Trudeau. Mme Freeland avait publiquement critiqué le leadership de Trudeau, l’accusant de privilégier les manœuvres politiques au détriment des intérêts du pays.

Une histoire de succès électoraux et de baisse de popularité

Trudeau, qui dirige les libéraux depuis 2013, a remporté des succès électoraux en 2015, 2019 et 2021, en faisant campagne sur un programme progressiste mettant l’accent sur le changement climatique et les droits des femmes. Toutefois, sa popularité s’est considérablement affaiblie cette année électorale, talonnant son rival conservateur Pierre Poilievre par une marge substantielle dans les sondages d’opinion.

La fin anticipée du mandat de neuf ans de Trudeau coïncide avec le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, ce qui crée une incertitude accrue pour le Canada et son principal partenaire commercial. Le mois dernier, Trump a menacé d’imposer des droits de douane de 25 pour cent sur toutes les importations en provenance du Canada et du Mexique, en invoquant leur incapacité à lutter contre l’immigration clandestine. Ce coup économique potentiel survient à un moment où les Canadiens sont aux prises avec l’augmentation du coût de la vie, la flambée des prix de l’immobilier, un taux de chômage de 7 pour cent et des tensions sur le système de santé.

Défis économiques et politique d’immigration

La politique d’immigration controversée mise en œuvre par les libéraux a encore exacerbé la situation, entraînant l’arrivée de centaines de milliers de nouveaux arrivants et intensifiant la pression sur le marché du logement, ce qui a suscité le mécontentement du public.

La démission potentielle de Trudeau est susceptible de susciter des appels à une élection rapide pour mettre en place un gouvernement stable capable de relever les défis posés par l’administration de Trump. Des sources indiquent que Trudeau a entamé des discussions avec Dominic LeBlanc, le nouveau ministre des finances, au sujet de sa volonté d’assumer les fonctions de chef de file et de Premier ministre par intérim. Toutefois, cet arrangement serait problématique si LeBlanc avait l’intention de briguer le poste de dirigeant.

Critiques sur le leadership et défis du gouvernement

La semaine dernière, l’ancien haut fonctionnaire Kevin Lynch a critiqué le gouvernement Trudeau pour avoir dilapidé l’avantage fiscal du Canada, affaibli son armée, miné son système d’immigration et négligé la productivité dans un contexte de menaces économiques, géopolitiques et sécuritaires croissantes. Il a accusé Trudeau de présider un parlement « non fonctionnel », paralysé par une impasse de deux mois due au refus du gouvernement de divulguer des documents relatifs à son fonds pour les technologies vertes, qui a échoué.

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