Trois catastrophes écologiques éclipsées par la crise du coronavirus

Croyez-le ou non, mais le covid-19 n’est pas la seule menace mondiale à peser sur la vie telle que nous la connaissons. Alors que l’attention des médias, des politiciens et de la population se focalise sur la pandémie, la crise climatique se poursuit silencieusement, mais impitoyablement.

Le groupe de réflexion scientifique The Conversation a compilé les événements climatiques les plus importants de ces dernières semaines, mais qui ont été balayés par l’actualité sur la pandémie:

Le plus grand récif corallien du monde est à nouveau en train de mourir

Ces derniers mois, les scientifiques se sont penchés sur les dommages causés à la Grande Barrière de Corail en Australie. Ils ont conclu de leurs récentes observations que le corail est à nouveau en train de ‘blanchir’ à cause des températures trop chaudes de l’océan.

La Grande Barrière de Corail s’étend sur 2.300 km le long de la côte nord-est de l’Australie et couvre une zone de la taille de l’Italie. Les récifs coralliens sont connus pour être les forêts tropicales de la mer. Environ 85% de notre oxygène provient des plantes marines.

La décoloration engendrée par la surchauffe des mers provoque la disparition des algues photosynthétiques qui vivent dans le corail. En conséquence, l’un des poumons de la Terre produit beaucoup moins d’oxygène.

Vague de chaleur en Antarctique

Le 6 février dernier, une température de 18,4 degrés Celsius a été mesurée dans la partie la plus septentrionale de l’Antarctique. Un printemps agréable en Belgique, mais un record de chaleur absolu pour le Continent Blanc et qui pulvérise la précédente marque de près d’un degré.

Alarmant, mais pas autant que les 20,75 degrés Celsius enregistrés trois jours plus tard sur Seymour Island, une île située à l’est de la péninsule Antarctique.

Selon le GIEC, le groupe d’experts des Nations unies sur le climat, la disparition des récifs coralliens et les records de chaleur en Antarctique sont le résultat direct du changement climatique provoqué par l’activité humaine.

Et même en pleine pandémie de covid-19, de nouvelles mesures qui contribuent au changement climatique et à la pollution de l’environnement sont décidées…

Trump supprime les mesures climatiques d’Obama

L’administration du président américain Donald Trump tranche en effet dans les politiques de son prédécesseur, qui avait mis en place certaines mesures visant à contrôler, quelque peu, les émissions des États-Unis, plus grand contributeur mondial au réchauffement climatique.

Le changement le plus marquant est la suppression de la norme d’émission du parc automobile américain. Selon cette loi, les émissions de gaz à effet de serre des voitures et autres camionnettes devaient être réduites de 5%  par an. Selon la nouvelle version signée Donald Trump, 1,5% est amplement suffisant.

L’impact sur la santé publique ne sera pas négligeable. Selon les estimations de l’organisation environnementale américaine EDF, cette mesure entraînera 18.500 décès prématurés supplémentaires d’ici 2050 et coûtera au Trésor américain 190 milliards de dollars en soins de santé.

En outre, le coût climatique est énorme: si les constructeurs automobiles suivent les directives plus souples du gouvernement, 1,5 milliard de tonnes de dioxyde de carbone supplémentaires seront rejetées dans l’atmosphère d’ici 2040… L’équivalent de 17 centrales électriques au charbon.

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