Les cours du marché des crypto sont tous dans le rouge et les mineurs perdent une partie de leur source de revenus. De l’autre côté, les prix de l’énergie sont en hausse et les mineurs voient leurs coûts de production augmenter. Comment les mineurs qui travaillent depuis chez eux et qui font cela par loisir tiennent-ils le coup, et comment s’adaptent-ils pour limiter les coûts?
Crash de stablecoins, faillites de bourses d’échange, de banques et de plateformes d’investissement du monde de la cryptomonnaie, défauts de paiements sur des prêts en cryptomonnaies, chute vertigineuse des cours des jetons : le milieu cryptographique est dans la tourmente.
Les petits mineurs crypto américains, qui travaillent dans leur garage ou dans leur chambre et qui sont là par loisir (bien que l’activité puisse leur permettre d’arrondir les fins de mois), le sentent. Mais ce n’est pas le seul aléa auquel ils sont actuellement exposés : les prix de l’énergie qui s’envolent viennent leur asséner un coup de massue supplémentaire. Mais pour autant, ils ne découragent pas, et redoublent d’inventivité pour essayer de limiter l’impact de ces prix.
Nomades des prix de l’énergie et passage au renouvelable
« Il est plus facile pour les mineurs à domicile d’être innovant que pour les grandes entreprises, car leurs frais généraux sont moins élevés », explique Michael Carter, un mineur crypto et consultant en la matière, cité par Business Insider. « Ceux qui font ça par loisir sont ceux qui innovent et essaient de nouvelles techniques pour réduire leurs coûts. »
Une astuce qu’ils ont trouvée est de déménager là où les prix de l’énergie (le fait de miner des cryptomonnaies, qui est en résumé l’activité de cartes graphiques qui résolvent des calculs, est très énergivore) sont moins élevés, explique le mineur. « Beaucoup d’Américains déménagent dans un autre État parce que l’électricité y est moins chère. Quand il y a un marché baissier, vous avez tendance à voir beaucoup de migration de la part des mineurs de Bitcoins. »
C’est qu’aux Etats-Unis, les prix peuvent varier fortement selon l’Etat. On s’attend par exemple à une hausse moyenne des prix de 5% sur la période estivale. L’Etat de New England serait le plus durement touché, avec une hausse de 16,4%, mais la hausse serait limitée à 2,4% dans le Sud-Ouest.
Dans la même optique, certains ne changent pas de domicile mais d’approvisionnement. Dans le Midwest, la tendance est au passage de l’éolien. En Floride, ajoute Chris Vega, un autre mineur, des mineurs installent des panneaux solaires, profitant des subsides publics.
Une critique souvent adressée envers les cryptomonnaies est d’ailleurs que leur procédé de production est très énergivore, et qu’elles sont donc une source de pollution et d’émission de gaz à effet de serre.
Vente de matériel informatique et abandon des activités ?
Bien entendu, ces petits mineurs doivent faire preuve d’une certaine résilience. Car il y a d’un côté ceux qui font tout pour réduire les coûts, pour tout de même poursuivre leur passion, mais d’un autre côté il y a aussi ceux qui abandonnent.
Ceux qui abandonnent sont surtout ceux nouvellement arrivés dans l’univers crypto, en 2021 par exemple, lorsque les cours ont atteint des records. La chute des revenus et la hausse des coûts leur ont vite fait froid aux yeux. Carter et Vega reconnaissent cela à travers les annonces de revente de matériel informatique nécessaire pour miner. Ceux qui minent des cryptos par loisir et qui sont dans le secteur depuis plus longtemps sont attachés à leur matériel, et ne le revendent pas.
Par contre, ceux qui viennent d’arriver n’hésitent pas à le revendre (et souvent, en plus, ils l’ont acheté « ridiculement » cher, en pleine hype autour de la cryptographie) pour récupérer une partie de l’argent investi.
Pour Vega et Carter, tant que les mineurs qui en font un passe-temps arrivent à réduire les coûts, ils devraient rester à bord. Les mineurs qui sont là par loisir, et ce depuis longtemps, ne font pas partie de ces touristes qui désertent le marché, au contraire. « La scène minière regorge d’individus qui apportent un flair unique à l’industrie », souligne Vega. « Je pense – et j’espère – que ces individus qui se trouvent à la base du secteur continueront à prévaloir ».
Cette baisse des cours est précisément l’occasion pour le milieu de se débarrasser des mauvaises herbes, et de se concentrer sur la technologie pour la renforcer.