Les annonces de nouvelles liaisons se sont multipliées ces dernières années, mais les opérateurs font face à la réalité économique. En l’état, le secteur est difficilement rentable sans subventions.
Dans l’actu : la liaison Bruxelles-Berlin sera une réalité à partir du mois de décembre.
- Le leader des trains de nuit, ÖBB Nightjet, propose déjà un train de nuit de Bruxelles vers Vienne.
- Début décembre, deux nouvelles liaisons permettront d’atteindre Berlin depuis Bruxelles et Paris, à raison de 3 trains par semaine, dans un premier temps.
- Pour le moment, il est possible de relier Bruxelles et Berlin en train à couchettes, mais seulement via l’opérateur belgo-néerlandais European Sleeper.
- À terme, European Sleeper veut relier Amsterdam à Barcelone, mais ce ne sera pas possible avant 2025, au minimum.
Des coûts importants
L’essentiel : une rentabilité compromise.
- Même si les compagnies aériennes low-cost commencent à augmenter leurs prix, le train ne fait pour l’instant pas le poids, au niveau des tarifs.
- En juillet dernier, Greenpeace constatait dans un rapport que sur 112 itinéraires étudiés, les trajets en train sont en moyenne deux fois plus chers.
- La Belgique a été épinglée dans le rapport avec un coût moyen 2,6 fois plus élevé.
- Si les opérateurs de trains de nuit constatent clairement une demande, elles peinent à fournir des tarifs compétitifs.
- Car relancer une industrie qui a été totalement abandonnée prend du temps et coûte de l’argent :
- ÖBB Nightjet, qui a transporté 1,5 million de passagers l’année dernière, a dû dépenser dans le même laps de temps pas moins de 720 millions d’euros pour se procurer 33 trains de nuit de nouvelle génération, développés avec Siemens Mobility.
- De son côté, European Sleeper espère lever 40 à 60 millions d’euros pour acheter ses propres trains à couchettes. C’est 10 fois le montant que l’entreprise a su lever jusqu’à présent.
Subventions ou taxes
La nécessité : le soutien des pouvoirs publics.
- La Scandinavie tente également de développer les trains de nuit pour relier le continent. Mais le gouvernement norvégien a dû constater que pour rendre rentable la liaison Oslo-Copenhague, il lui fallait débourser 4 millions d’euros par an en subventions. En tout cas, avec un prix des billets non prohibitif.
- Dans l’autre sens, il est aussi possible de taxer plus lourdement les vols court-courriers. L’année dernière, la Vivaldi a notamment décidé d’augmenter la taxe pour les vols de moins de 500 km, d’environ 10 euros.