TikTok, non seulement un outil d’espionnage au service de la Chine, mais aussi une arme de guerre

L’application de ByteDance est déjà suspectée de capter les données sensibles de ses utilisateurs au profit de l’Empire du Milieu. Mais elle pourrait aussi servir d’outil de propagande de masse à l’échelle mondiale en cas de conflit, par exemple avec Taïwan.

Pourquoi est-ce important ?

Le réseau social développé par l'entreprise chinoise ByteDance est ultra populaire chez les très jeunes, mais aussi de plus en plus considéré comme un cheval de Troie des renseignements chinois. La Commission européenne a récemment décidé d’interdire à son personnel d’utiliser l’application sur leurs appareils professionnels, par peur des fuites de données.

Façonner l’opinion mondiale en cas de guerre

Dans l’actualité : une peur de TikTok d’autant plus vive aux États-Unis – qui rassemblent 16% du 1,2 milliard d’utilisateurs de l’application. Christopher Wray, le directeur du FBI, a estimé que celle-ci pourrait même jouer un rôle non négligeable dans une éventuelle invasion de Taïwan par la Chine.

  • Le directeur a estimé devant la commission sénatoriale du renseignement que TikTok pouvait, outre contrôler les données de millions de personnes, servir à façonner l’opinion publique d’un pays en cas de guerre. L’application ne laisserait probablement passer aucune vidéo prenant le parti insulaire, tout en forçant la narratif de Pékin sur le fil de ses utilisateurs. Une manière de mener l’offensive sur les esprits à l’international qui permettrait de contrecarrer tout élan de solidarité pour Taïwan similaire à celui pour l’Ukraine.
  • Si un conflit devait éclater dans le détroit de Taïwan – et c’est un scénario très crédible – ByteDance contribuerait à l’effort de guerre chinois en mettant ses outils au service de Pékin. Et avec 1,2 million d’utilisateurs (dont 150.000 en Europe), cela peut peser dans la balance, alors que le conflit russo-ukrainien a démontré l’importance de la guerre de l’info à l’échelle mondiale.

« Je pense que les Américains doivent comprendre que quelque chose de très sacré dans notre pays – la différence entre le secteur privé et le secteur public – est une ligne qui n’existe pas dans la façon dont le PCC opère »

Christopher Wray, directeur du FBI

Pourparlers pour éviter l’interdiction

Le réseau social d’origine chinoise voit de plus en plus de portes se fermer, alors qu’il est de plus en plus plébiscité par le grand public. Outre la Commission européenne, des États comme les Pays-Bas envisagent très sérieusement une interdiction de l’application sur les appareils de la fonction publique.

  • Face à ce genre de critique, la marque ne peut que continuer à démentir toute collecte d’information au profit de la Chine, rappelle CNN. Le PDG de TikTok, Shou Chew, martelait encore cette semaine que son application n’a « jamais demandé de données sur les utilisateurs américains. La désinformation et la propagande n’ont pas leur place sur notre plateforme, et nos utilisateurs ne s’attendent pas à cela. »
  • L’entreprise est en pourparlers avec l’administration américaine pour éviter une interdiction pure et simple aux États-Unis. Elle a déjà les données des utilisateurs américains du reste de son organisation mondiale, en les hébergeant sur des serveurs gérés par le géant américain de la technologie Oracle.
Plus