TikTok pourrait devenir Américain pour contourner l’interdiction envisagée l’administration Trump

La société mère de Tiktok, Bytedance, dont le chiffre d’affaires s’élève à 110 milliards de dollars (94,92 milliards d’euros), serait actuellement en pourparlers avec un petit groupe d’investisseurs américains en vue de vendre une participation majoritaire de la plateforme, peut-on lire sur le site The Information. 

Les discussions n’en seraient toutefois qu’au stade préliminaire. La firme chinoise explorerait également une série d’autres options.

Déjà interdite en Inde 

Pour rappel, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, avait déclaré début juillet que les États-Unis pourraient interdire les applications de réseaux sociaux chinoises, dont TikTok.  

Interviewé par CNBC, Pompeo aurait déclaré que la Maison-Blanche craignait que la Chine impose aux réseaux sociaux du pays de collecter des données privées sur les utilisateurs américains pour les partager avec le Parti communiste chinois.

Les États-Unis emboîteraient alors le pas sur l’Inde, qui a interdit Tiktok ainsi que 58 autres applications chinoises dans le pays, en raison de leur caractère ‘menaçant pour la souveraineté et la sécurité’ de la nation. 

Mark Meadows, le chef de cabinet du président américain Donald Trump, a déclaré la semaine dernière que les responsables de la Maison-Blanche cherchaient à suivre l’Inde, ‘dans les semaines, et non dans les mois à venir’. 

Des accusations ‘totalement fausses’

Les discussions de vente de ByteDance concerneraient également le fondateur et  le directeur général de la société, Zhang Yiming, et Neil Shen, membres du Conseil d’administration et partenaires de la branche chinoise de Sequoia Capital.

Le plan de vente impose également que des investisseurs tels que Sequoia, General Atlantic et New Enterprise Associates forment un consortium. Bytedance conserverait alors potentiellement une participation minoritaire.

Cette scission formelle de la Chine serait opérée dans le but de contourner les accusations formulées à l’égard de TikTok, soupçonnée d’utiliser l’application comme outil de surveillance au profit de l’État chinois.

Tiktok a fermement démenti de telles affirmations. Theo Bertram, le responsable de la politique publique de Tiktok pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, a déclaré lundi à la BBC que ‘cette hypothèse était totalement fausse’. 

Un projet avorté à Londres

Des craintes que l’application puisse poser des problèmes de sécurité nationale se sont néanmoins répandues outre-Atlantique. L’ancien chef du parti conservateur, Iain Duncan Smith, a déclaré que l’application chinoise TikTok [était] autant une menace pour le Royaume-Uni que Huawei. ‘Je pense que ce service devrait être interdit en raison de sa proximité avec les services de renseignements chinois, ce qui soulève de sérieuses inquiétudes, aussi grandes que celles de Huawei quant au rôle qu’ils jouent’, avait-il déclaré.

Avec plus de 1,5 milliard de téléchargements dans le monde entier, Tiktok, qui est l’une des applications les plus populaires au monde, a suspendu son projet d’établir son nouveau siège social international à Londres, en raison de craintes diplomatiques croissantes.

Au cours de ces derniers mois, Tiktok avait en effet tenté de négocier avec le gouvernement britannique pour installer son siège dans la capitale. 

Dans le but d’atténuer les tensions, TikTok avait également engagé l’ancien cadre américain  de Walt Disney, Kevin Mayer comme nouveau directeur général, en promettant d’embaucher 10.000 autres employés américains au cours des trois prochaines années.

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