Principaux renseignements
- La Thaïlande menace d’une opération militaire après un regain de tensions avec le Cambodge à la frontière.
- Un soldat cambodgien aurait été tué lors d’un affrontement près du temple disputé de Preah Vihear.
- Le Cambodge veut saisir la Cour internationale de Justice, mais la Thaïlande préfère des négociations bilatérales.
L’armée thaïlandaise Face à de nouvelles tensions, l’armée thaïlandaise affirme être prête à lancer une « opération de haut niveau » contre le Cambodge. Cette déclaration intervient alors que le conflit frontalier historique entre les deux pays d’Asie du Sud-Est refait surface.
Dans un communiqué publié jeudi soir, les services de renseignement militaires thaïlandais affirment avoir recueilli des preuves alarmantes. Selon eux, le Cambodge aurait intensifié sa présence militaire près de la frontière commune. Dès lors, l’armée thaïlandaise insiste sur sa volonté d’agir avec retenue. Toutefois, elle souligne sa détermination à défendre la souveraineté nationale si la situation dégénère. Par conséquent, les plus hauts responsables militaires organiseront ce vendredi après-midi une réunion à huis clos. En parallèle, les trois composantes de l’armée – terre, mer et air – ont renforcé leur état d’alerte. Sur le terrain, les soldats inspectent leur matériel pour garantir une pleine opérationnalité.
Une fusillade relance un conflit latent
Pour mieux comprendre cette montée de tension, il faut revenir à l’incident du 28 mai. Ce jour-là, Phnom Penh accuse des soldats thaïlandais d’avoir tué un militaire cambodgien lors d’un bref échange de tirs dans une zone contestée. D’après les autorités cambodgiennes, la Thaïlande aurait ouvert le feu la première contre un poste militaire. De son côté, Bangkok rejette ces accusations et affirme que le Cambodge a tiré le premier.
Ce nouvel affrontement s’est produit près du temple de Preah Vihear. Ce site religieux, vieux de 900 ans, cristallise les tensions entre les deux pays depuis des décennies. En effet, entre 2008 et 2011, plusieurs combats y ont éclaté, causant la mort d’environ 40 personnes, dont des civils. En 2013, la Cour internationale de Justice (CIJ) a tranché : elle a accordé la souveraineté d’une partie du territoire autour du temple au Cambodge. En conséquence, la Thaïlande a été contrainte de retirer ses troupes de la zone.
Dialogue judiciaire ou négociation directe ?
Dans ce contexte, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a récemment proposé de porter quatre différends frontaliers devant la Cour internationale de Justice. Il appelle la Thaïlande à coopérer avec cette initiative. Cependant, la Thaïlande rejette cette voie. En effet, elle ne reconnaît plus la compétence de la CIJ depuis 1960. Au lieu de cela, Bangkok plaide pour un dialogue bilatéral afin de résoudre les tensions. Malgré ce désaccord sur la méthode, le gouvernement thaïlandais affirme rester attaché à une issue pacifique. Il souhaite s’appuyer sur le droit international, les traités existants et des preuves concrètes.
Enfin, les deux pays doivent se retrouver le 14 juin lors d’une réunion de la Commission mixte frontalière Cambodge-Thaïlande. Cette instance a pour mission de clarifier le tracé exact de leur frontière commune.
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