La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen a rencontré le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy aux États-Unis. Une rencontre qui a incité la Chine à encercler l’ensemble de l’île de Taïwan par des exercices militaires de grande ampleur.
Nouvelle escalade des tensions autour de Taïwan : des navires chinois et taïwanais se font face
Pourquoi est-ce important ?
La Chine considère Taïwan comme une province dissidente dont elle aimerait reprendre le contrôle. Lorsque la présidente de Taïwan rencontre le président de la Chambre des représentants des États-Unis - le numéro 3 américain -, la Chine y voit une reconnaissance de l'indépendance de Taïwan. Mécontente, Pékin se tourne vers l'action militaire et fait monter la tension. Or, compte tenu de l'importance du trafic maritime dans le détroit de Taïwan, ces tensions pourraient avoir des conséquences négatives sur l'économie mondiale.Dans l’actu : Pour la troisième journée consécutive, l’armée chinoise organise des opérations militaires sous la bannière « Joint Sword », comme si elle se préparait à la guerre.
- Plusieurs avions de chasse, avions espions et autres appareils d’aviation volent autour de l’île, violant régulièrement les limites de l’espace aérien taïwanais, selon The Japan Times.
- Selon le ministère taïwanais de la Défense, plus de 70 appareils auraient été recensés samedi. Il s’agirait presque d’un record depuis que Taïwan a commencé à tenir des comptes en 2020.
- 11 navires de guerre, dont le porte-avions Shandong, auraient également fait le tour de Taïwan jusqu’à la zone tampon.
- En outre, l’Armée populaire de libération de la Chine a révélé que plusieurs attaques de précision simulées avaient eu lieu contre des cibles stratégiques à Taïwan. À ce sujet, l’armée a publié une vidéo montrant des missiles tirés depuis la terre ferme, des navires et des avions.
- La vidéo montre également Taipei et Kaohsiung – la troisième ville de Taïwan – en flammes. Il s’agit principalement d’une pression psychologique.
Pourquoi ?
Le message : Avec cet encerclement militaire, la Chine veut faire comprendre à Taïwan qu’elle n’est pas indépendante. Il s’agit également d’un sérieux avertissement aux séparatistes taïwanais pour qu’ils ne nourrissent pas d’autres souhaits d’indépendance.
- Les exercices ont commencé samedi, juste après le retour de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen de son voyage de 10 jours sur le continent américain. Par coïncidence, cela intervient par ailleurs juste après que le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont quitté la Chine.
- La Chine avait préalablement averti qu’elle n’était pas favorable à une rencontre entre Tsai Ing-wen et Kevin McCarthy, ce qui a conduit Taïwan à organiser une rencontre non officielle.
- En août de l’année dernière, la Chine s’est également opposée lorsque l’ancienne présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a visité Taïwan. C’est pourquoi il a été décidé de tenir la rencontre entre Tsai et McCarthy aux États-Unis cette fois-ci.
- La semaine dernière, la Chine avait déjà annoncé qu’elle effectuerait des inspections maritimes dans le détroit de Taïwan. Les autorités maritimes chinoises ont déclaré qu’elles monteraient à bord des navires commerciaux pour effectuer des vérifications de sécurité.
- Taïwan a protesté contre ces actions et a demandé aux compagnies maritimes de refuser les inspections chinoises.
La réaction de Taïwan
Menace chinoise : La présidente taïwanaise a condamné cette mesure, ainsi que les actions militaires unilatérales. « Pékin a gravement porté atteinte à la paix, à la stabilité et à la sécurité régionales », a-t-elle déclaré.
- Taïwan a déclaré son intention de collaborer avec des pays partageant les mêmes valeurs pour promouvoir les principes de la démocratie et de la liberté.
- Aux États-Unis, Michael McCaul, membre de la Chambre des représentants, a critiqué l’agression chinoise. Il a appelé à la préparation des troupes américaines en vue d’une éventuelle intervention militaire à Taïwan et à la formation des troupes taïwanaises. Il est rare qu’un homme politique américain plaide pour l’envoi de troupes au sol à Taïwan.
(SR)