Le temps chaud nous sauve de la crise énergétique, mais il pose déjà de grands problèmes pour les mois à venir

Avec les températures élevées pour la saison, le pire de la crise énergétique est évité. Mais le manque de neige est aujourd’hui déjà un grand risque pour la production d’électricité, le transport fluvial (artère commerciale de l’Europe) et l’agriculture.

Pourquoi est-ce important ?

En 2022, le niveau des fleuves était au plus bas, obligeant des pays comme l'Allemagne de limiter le transport fluvial. Les rivières étaient aussi trop chaudes, de sorte que les centrales nucléaires françaises ont dû tourner au ralenti. Bis repetita en 2023 ?

Les faits : Les avantages du temps chaud, cet hiver.

  • La consommation de gaz est en baisse par rapport aux autres années. Comme il fait plus chaud (25% de plus que la moyenne, en Allemagne, par exemple), les ménages allument moins leur chauffage, en résumé. À tel point que les réserves européennes de gaz voient leur niveau stagner depuis un mois environ : on joute autant de gaz qu’on en enlève.
  • Le prix du gaz a chuté en conséquence, et continue de baisser. Il se négocie à 65 euros le MWh, soit le prix le plus bas depuis un an.
  • Malgré ces deux éléments (prix plus bas et demande moins forte), l’Europe attire encore les méthaniers américains. Un soulagement, car il y avait une crainte que la Chine, avec le redémarrage de son économie, attire plus de livraisons que l’Europe et fasse augmenter les prix. Une situation qui inquiète encore les experts, néanmoins.

L’essentiel : mais gare à l’été.

  • Le temps chaud a permis à l’Europe d’éviter le pire, cela est certain. Mais il pourrait, d’ores et déjà, rendre l’été prochain difficile. En cause : un manque de neige, notamment dans les montagnes, et même de pluie.
  • Les risques sont multiples, rapporte Reuters.
    • La neige constitue des réserves d’eau dans le sol, pour plus tard dans l’année. C’est notamment important pour les centrales d’hydro-électricité. Les barrages pourraient ainsi voir un niveau moins élevé. À cela s’ajoute le manque de pluie de 2022. En France, il y a eu 41% de pluie pouvant servir à la production d’électricité en moins que la moyenne.
    • Le problème se pose aussi en aval. Il y a un risque qu’il y ait moins d’eau dans les rivières l’été prochain, ce qui constitue un casse-tête logistique. Les fleuves sont des artères commerciales importantes, entre autres pour des produits énergétiques.
    • Ils pourraient aussi devenir trop chauds à cause du manque de neige aujourd’hui, ce qui pose problème pour la production d’énergie nucléaire.
    • Dans l’agriculture, la neige protège les graines plantées dans le sol d’un éventuel coup de froid qui peut leur être fatal. Le sol pourrait aussi ne pas être assez humide pour les graines plantées au printemps et pour absorber d’importantes pluies, créant un risque d’inondations (et de destruction des champs).

Le détail : bis repetita.

  • L’été de 2022 est alors susceptible de se répéter. Le Rhin, la Loire et le Danube, entre autres, étaient en effet à leur niveau le plus bas depuis des siècles, rendant le transport fluvial très compliqué, voire impossible, par endroits. En France, les rivières étaient trop chaudes et les centrales nucléaires ont dû tourner à bas régime. Les barrages souffraient aussi de la sécheresse. La cause était un hiver, printemps et été particulièrement sec.
  • Les risques et conséquences sont donc déjà connus. Reste à voir si cette sécheresse se répétera en 2023, en plus du manque de neige d’aujourd’hui.
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