La question cruciale : le monde retient son souffle face à l’offensive terrestre attendue d’Israël dans la bande de Gaza. L’exode des civils palestiniens entraîne une grande détresse humanitaire. Selon la stratège en investissement Kristina Hooper de la société de bourse Invesco, ce qui déterminera l’impact sur les marchés financiers est de savoir si cela reste une guerre entre deux parties ou si le conflit entre Israël et le Hamas s’étend à d’autres belligérants.

• “Dans le second scénario, la situation serait comparable à la guerre du Yom Kippour de 1973 impliquant plusieurs pays », écrit-elle. « Cela pourrait entraîner de fortes augmentations du prix du pétrole. Ces derniers mois, les États-Unis et d’autres gouvernements ont fermé les yeux sur l’augmentation de la production pétrolière iranienne. Cela ne continuera probablement pas, entraînant une pression à la hausse sur les prix du pétrole.”
• Un scénario encore plus sombre : “Si l’Iran est directement impliqué dans la guerre, cela pourrait également affecter le flux d’exportation de la région du golfe, en raison de la proximité du détroit d’Ormuz », ajoute Hooper.
• Elle s’attend aussi à ce que l’or et les obligations d’État américaines soient très prisés en cas d’escalade, car les investisseurs rechercheront massivement des ‘refuges sûrs’.
• “Dans ce scénario, il ne serait pas surprenant de voir une vente massive d’actions à l’échelle mondiale, y compris des actions américaines. »

Le dollar et le franc suisse

À surveiller également : il n’y a pas que les marchés boursiers. Les marchés des changes aussi se préparent, après une semaine centrée principalement sur la politique monétaire et les prévisions d’inflation.

• “La géopolitique semble avoir joué un rôle plutôt mineur dans les évolutions mondiales des taux de change, malgré le conflit persistant au Moyen-Orient », analysent les experts en devises d’ING sur la semaine écoulée.
• “La situation est clairement trop volatile pour prédire l’impact sur le marché. Mais il est raisonnable de supposer que le début d’une offensive terrestre israélienne à Gaza pourrait encourager davantage de transactions défensives. »

En clair : Il se pourrait bien que le dollar américain, malgré tous les rapports pour réduire sa domination mondiale, reprenne pleinement son rôle traditionnel de valeur refuge.

• “La situation géopolitique pourrait favoriser des monnaies comme le dollar, le franc suisse et le yen, car certains investisseurs intègrent un risque accru que le conflit s’étende à d’autres fronts”, écrit ING.
• De plus, “une pression à la hausse sur les prix du pétrole pourrait également être bénéfique pour le dollar.”

MB