Les systèmes biométriques pour vérifier l’âge des individus se déploient aux États-Unis

Présenter sa carte d’identité pour prouver que nous sommes en âge pour consommer de l’alcool est en passe de devenir un lointain souvenir aux États-Unis. De plus en plus de points de vente et de lieux vendant des produits pour adultes optent pour une solution moins contraignante : les systèmes biométriques. Mais est-ce vraiment une bonne idée ?

L’actualité : Un projet de loi dans les États de New York et de Washington vise à autoriser les bars, restaurants et autres fournisseurs de produits pour adultes à vérifier l’âge des clients grâce à des données biométriques (empreinte digitale, paume de main, rétine, visage), rapporte Axios.

  • Un projet qui exigerait que toutes les données biométriques utilisées dans ce contexte soient cryptées, afin de protéger la vie privée des citoyens.
  • Elle prévoit également que la revente des données à des tiers soit interdite.

« C’est la nouvelle frontière de la vérification de l’âge. Cela fait avancer les intérêts de commodité »

a déclaré le sénateur d’État et parrain du projet de loi à New York James Skoufis au New York Post.

Zoom arrière : plusieurs stades de football aux États-Unis utilisent déjà ce type de système d’identification biométrique, afin de contrôler l’âge des visiteurs pour leur vendre de l’alcool. Ces derniers doivent simplement scanner leur visage avec une app téléchargée sur leur téléphone pour recevoir une bière directement à leur siège

  • À Denver, la brasserie Coors Field utilise depuis peu un système de scan de la paume de la main pour vérifier l’âge des clients.

Comment ça marche ?

Il existe plusieurs cas de figure :

  • Dans le premier, le système de vérification de l’âge – par reconnaissance faciale ou digitale – implique une préinscription via une app dédiée. C’est notamment le cas dans la brasserie, car sa solution de vérification repose sur le système d’Amazon One et qui implique d’enregistrer préalablement sa paume de main depuis une borne dédiée et de l’associer à son compte, ainsi qu’à une carte de banque.
  • Dans le second cas, la vérification se fait en temps réel via un scan du visage, par exemple.
  • Grâce à ses réseaux de neurones et son algorithme formé en examinant des millions de personnes d’âge divers, le système peut aisément comparer et déterminer l’âge de la personne qui se présente à lui.

Pratique, oui, mais…

Ce type d’outils a pour principal argument d’être pratique, tant pour les vendeurs que pour les consommateurs – encore faut-il que le processus soit rapide –, mais aussi d’offrir plus d’intimité à ces derniers qui ne doivent plus présenter leur carte d’identité.

Mais ces systèmes de vérification de l’âge via des données biométriques font l’objet des mêmes critiques que la reconnaissance faciale, à savoir les craintes concernant la confidentialité et les biais. Il a été en effet démontré à de multiples reprises que cette technologie présentait des défauts.

En conclusion : les arguments en faveur de ce type de technologies semblent surpasser les dangers qu’elles représentent. Les systèmes de vérification de l’âge sont de plus en plus adoptés dans le monde réel, mais aussi dans le numérique, et les mises en garde, de même que les cas flagrants d’abus de confidentialité ou de discrimination raciale, ne paraissent pas suffisants pour contrer leur déploiement.

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