Face à un niveau de lecture en chute libre, la Suède va remplacer les tablettes par des manuels scolaires

On n’arrête pas le progrès, dit-on. Parfois si. En Suède, l’éducation nationale fait marche arrière en réhabilitant le manuel scolaire, qui avait été effacé par les tablettes.

Dans l’actu : le retour des manuels scolaires pour la rentrée des classes suédoise, ce lundi.

  • Voilà plus de 10 ans, les tablettes numériques ont été introduites dans les écoles suédoises, dès le plus jeune âge. En effet, la plupart des très jeunes élèves ne se mesurent à l’écriture manuscrite qu’en 2e primaire, relate Ouest-France, citant plusieurs médias suédois.
  • Face à une « numérisation à outrance », la ministre suédoise a décidé que cette rentrée scolaire signerait le retour des manuels scolaires. Le gouvernement va déployer une enveloppe de 55 millions d’euros cette année et de 42 millions d’euros l’année prochaine, pour réparer ce que la ministre juge avoir été une erreur d’appréciation.

L’essentiel : le niveau de lecture a baissé.

  • En 2021, le classement international PIRLS dénonçait « une crise de la lecture », montrant qu’en 5 ans, entre 2016 et 2021, le score de la Suède s’était dégradé de 13 points.
  • La Suède gardait pourtant la 3e place du classement PIRLS, tristement clôturé par la Belgique francophone en Europe, juste derrière la Belgique flamande.
  • L’étude estime que la pandémie a aussi pu jouer un rôle dans la baisse du niveau de lecture. Certains journaux suédois expliquent également que l’année 2015 a été marquée par l’arrivée de 160.000 réfugiés, dont le suédois n’était pas la langue natale, lors de la crise migratoire.
  • Mais en décembre dernier, la ministre suédoise de l’Éducation nationale, Lotta Edholm, a trouvé son coupable. Elle tirait la sonnette d’alarme face à cette crise de la lecture : « Le manuel physique présente des avantages qu’aucune tablette ne peut remplacer », lançait-elle.
  • En mai dernier, Edholm retapait sur le clou : les tablettes numériques ont certains avantages, car elles peuvent « combiner le son, l’image, le texte et sont mis à jour en temps réel », mais, citant une étude de l’Agence suédoise pour l’Éducation, les élèves sont plus à l’aise face à un texte imprimé : « Ils arrivent mieux à en souligner les points principaux, se souviennent de plus d’éléments et font preuve d’une meilleure compréhension globale de ce qu’ils lisent ».
  • Plus personnellement, la ministre estimait qu’un manuel « est plus facile à parcourir et plus utile », tant pour les élèves en retard, que pour les parents qui voudraient suivre les travaux de leurs enfants.
  • Bref, à la rentrée, ce lundi, les écoliers suédois retrouveront leurs manuels scolaires traditionnels dès le plus jeune âge. A voir si d’autres système éducatifs suivront ? Pas plus tard qu’en juillet dernier, les Nations unies mettaient le secteur éducatif en garde contre l’utilisation abusive de certaines technologies, dont les tablettes.

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