« La sécurité internationale est confrontée à une incertitude croissante », a dit le Secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, au journal britannique The Guardian. « C’est un monde bien plus dangereux », a-t-il dit, confirmant qu’il n’avait jamais rien vu de tel au cours de sa carrière de 30 ans. « Il est plus imprévisible, et c’est plus difficile, parce que nous sommes confrontés à de nombreux défis simultanément. Nous avons une prolifération d’armes de destruction massive en Corée du Nord, nous avons des terroristes, de l’instabilité, et nous avons une Russie qui s’affirme plus », a-t-il dit. Selon Stoltenberg, cela fait un cocktail explosif.Son interview coïncidait avec sa visite d’une base aérienne à Tapa, en Estonie, proche de la frontière russe, alors que l’on a appris que la Russie et la Biélorussie ont organisé ce qui devait être le plus grand exercice militaire depuis la guerre froide autour de la Mer Baltique. Près de 100 000 hommes devraient y participer, et il a fallu réquisitionner près de 4000 wagons de train pour les amener à l’ouest du pays, en Biélorussie, et dans l’enclave de Kaliningrad où cet exercice aura lieu.Stoltenberg bouclait ainsi une visite des forces militaires de l’OTAN en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Pologne. Il a affirmé que la présence de ces troupes défensives envoyait le message à la Russie qu’une attaque sur un allié de l’OTAN susciterait la riposte de l’ensemble de l’Alliance, et s’est dit convaincu que cette dissuasion était efficace en Europe de l’Est.
L’OTAN respecte toujours les accords… contrairement à la Russie
Cependant, il a reconnu que le refus de la Russie de se conformer à l’obligation d’accepter que des observateurs puissent avoir accès aux grands exercices militaires impliquant plus de 13 000 hommes, tel que prévu par les accords internationaux, l’inquiétait.« La Russie a dit qu’il y avait moins de 13 000 hommes. Ils ont déclaré cela lors d’un conseil de l’OTAN et de la Russie il y a quelques semaines. C’était utile, mais en même temps, nous avons vu que lorsque la Russie dit qu’un exercice implique moins de 13 000 hommes, ce n’est pas toujours le cas. Nous l’avons vu à Zapad en 2009 et 2013 – les deux exercices précédents de ZapadLe nombre des militaires qui y participaient était bien plus élevé.Stoltenberg a expliqué que l’OTAN, en revanche, respectait scrupuleusement cet accord, et acceptait la présence d’observateurs, alors que la Russie n’avait pas admis ces observateurs depuis la fin de la Guerre Froide.