Tout est prêt au grand décollage pour le superbe vaisseau qui un jour nous emportera sur Mars… Et depuis un mois, plus de nouvelles. Pourtant c’était certain selon Musk, Starship devait prendre son envol en mars 2023. Mais entre deux tweets, il a l’air moins optimiste qu’auparavant sur le succès de son fameux vaisseau.
Le grand vol inaugural de Starship, c’est pour quand ? Elon Musk se fait discret sur la question, et ça n’est pas dans ses habitudes
Pourquoi est-ce important ?
Le vaisseau Starship de l'entreprise SpaceX est censé représenter un grand bond en avant pour l'humanité, en nous offrant un engin superlourd capable d'atteindre la Lune, puis Mars, tout en emportant des tonnes de fret. Mais pour l'instant, ce rêve n'a culminé qu'à 10 km du sol de notre bonne vieille Terre.50% de probabilité d’échec
Le lancement de Starship, c’était « pour bientôt » nous assurait Musk alors que son vaisseau était hissé sur le lanceur lourd développé par son entreprise, le très bien nommé « Super Heavy Booster ». Pour la première fois, un « full stack » avait été assemblé, et les tests de « tir statique » – une répétition générale avec allumage des moteurs s’était déroulée sans accrocs. Sauf que tout cela, c’était début février, et depuis, on attend toujours le compte à rebours.
Un mois plus tard, donc, toujours pas de nouvelles depuis la Starbase, basée au Texas. Le « full stack » composé du lanceur et du vaisseau Starship proprement dit attend toujours : il lui faut le feu vert de la FAA, la U.S. Federal Aviation Administration, l’agence américaine qui supervise l’exploitation des véhicules volants. Or celle-ci avait déjà donné du fil à retordre à l’entreprise de Musk pour les tests du vaisseau l’été dernier, en déposant pas moins de 75 points de remarques et de corrections à effectuer afin de limiter l’impact environnemental de la fusée géante.
En outre, le magnat sud-africain a lui-même fait preuve d’un rare pessimisme la dernière fois qu’i a évoqué son vaisseau spatial : lors d’une conférence le 7 mars dernier, il a estimé qu’en l’état, le Starship n’avait que 50 % de chances d’atteindre son objectif du premier coup. Une probabilité qui monterait à 80% d’ici à la fin de l’année, toujours selon Musk. Une déclaration assez surprenante, mais il faut reconnaître qu’elle est réaliste tant le taux d’échec est élevé quand il s’agit de lancer de nouveaux vaisseaux spatiaux.
Qu’importe l’espace tant qu’on a le spectacle ?
Pour rappel, l’objectif de ce premier lancement en full stack est d’atteindre l’orbite terrestre, alors que les tests précédents du lanceur avaient culminé à 10 km d’altitude. Si tout se passe bien, le booster Super Heavy se séparera et atterrira en douceur dans la mer à environ 30 km au large du Texas. Puis le Starship poursuivra son vol en passant par le détroit de Floride, avant d’atterrir en douceur dans l’océan Pacifique à environ 100 km au nord-ouest de Kauai, dans les îles Hawaï. Le vol durera 90 minutes seulement. On est encore loin du vol vers Mars, mais il faut bien éprouver le matériel. Et ça serait déjà une belle étape de franchie, mais on attend toujours une fenêtre de tir précise de la part de SpaceX.
« Je ne dis pas que [Starship] atteindra forcément l’orbite, mais je vous garantis que ça sera excitant » déclarait Musk au début du mois. Doit-on comprendre que, quitte à échouer, autant que ça soit spectaculaire ? C’est parfois comme ça qu’avance la science, c’est vrai, mais on a quand même l’impression que le milliardaire soupe au lait ne réfléchit plus qu’en termes de buzz et de phrases chocs ; une logique d’excitation permanente typique de Twitter.