La Chine a proposé lors du G20 qui s’est tenu le week-end dernier d’utiliser les QR codes pour rouvrir le trafic aérien. Ces codes seraient reliés à une fiche d’état de santé indiquant si la personne qui voyage est infectée par le coronavirus ou non. Une idée qui ne plaît pas du tout aux défenseurs des Droits de l’homme.
Pour ceux qui l’ignorent, les QR codes sont ces petits carrés graphiques qui peuvent renvoyer vers un site ou un document en ligne, lorsqu’ils sont lus par un smartphone. En Europe, on les utilise souvent pour renvoyer vers un site internet. Par exemple dans un restaurant, pour avoir la carte sur son téléphone. En Chine, ils sont déjà utilisés pour connaitre l’état de santé d’une personne. Lorsqu’un citoyen veut se rendre dans un magasin, un restaurant, un café ou tout autre endroit public, il doit présenter ce QR code: s’il est vert, la personne n’est pas malade et peut voyager librement, s’il est orange ou rouge, la personne doit être placée en quarantaine.
Le président Xi Jinping a donc proposé pendant le G20, une réunion rassemblant les 20 plus grandes puissances mondiales et organisée virtuellement ce week-end par l’Arabie saoudite, d’étendre ce système à l’ensemble de la population et de s’en servir ensuite pour les vols internationaux. Les voyageurs n’auraient qu’à présenter ce QR code pour prouver qu’ils ne sont pas positifs au Covid-19. ‘Nous devons harmoniser davantage les politiques et les normes […] pour faciliter la circulation ordonnée des personnes’, a déclaré le président chinois.
Surveillance politique
Les associations de défense des Droits de l’homme ne sont pas favorables à cette mesure. Pour le directeur de Human Rights Watch, Kenneth Roth, ce mécanisme pourrait être ‘un cheval de Troie vers une surveillance plus large’.
L’inquiétude de Roth se fonde notamment sur Hangzhou, une ville chinoise de plus de 10 millions d’habitants où le dispositif pourrait devenir permanent et bien plus étendu, explique la BBC. Le QR code ne servirait plus seulement à connaitre l’état de santé des habitants, mais aussi leurs habitudes de vies et leurs antécédents médicaux.
Mais les QR codes peuvent aussi utilisés dans le cadre d’une stratégie de tracing. À Singapour ou en Australie, les citoyens scannent leur code pour s’enregistrer lorsqu’ils vont dans un restaurant, un centre commercial ou au travail. De cette manière, ils peuvent être contactés s’ils ont été en contact avec une personne malade lors de leur visite.