En Slovénie, l’accès à l’eau potable est maintenant un droit constitutionnel

En Slovénie, l’accès à l’eau potable est récemment devenu un droit constitutionnel. Le pays cherche ainsi à empêcher que des tiers étrangers ne s’accaparent ses ressources en eau. L’amendement a été accepté par 64 voix contre zéro au parlement. Les membres de l’opposition de centre-droit se sont abstenus, estimant que ce vote n’était qu’un coup de publicité visant à accroître le soutien du public.Selon la Constitution slovène, tout le monde a maintenant le droit à l’eau potable. « Les ressources en eau représentent un bien public qui est géré par l’Etat. Les ressources en eau sont utilisées de façon primaire et durable par les citoyens, et, dans ce sens, elles ne sont pas un produit marchand », indique l’article de loi.Selon le Premier ministre Miro Cerar l’eau « est l’or liquide du 21ème siècle l’or ». Le fait que l’on puisse boire de l’eau du robinet en Slovénie ne doit pas être accepté comme une donnée ordinaire» :

« C’est un grand privilège que nous devons préserver pour les générations à venir. »

Pourtant, selon le Premier ministre « Les eaux slovènes sont de très bonne qualité et elles deviendront certainement la cible des appétits de nations étrangères ou de multinationales. »2 millions de personnes vivent en Slovénie. 10.000 à 12.000 d’entre elles sont des Roms, dont beaucoup, selon Amnesty International, n’ont pas accès à l’eau potable.La Slovénie est le second pays de l’UE à avoir enregistré l’accès à l’eau potable dans la Constitution, après la Slovaquie, et au total, une quinzaine de pays en auraient fait de même.

Qu’en est-il du reste de l’UE?

En 2014, la Commission européenne a rappelé qu’elle ne pouvait pas légiférer pour reconnaître l’eau comme un droit humain « parce que l’approvisionnement en eau est de la responsabilité des États nationaux. »Toutefois, la CE a félicité cette année le succès de l’initiative citoyenne «L’eau est un droit humain – Right2Water ». Plus de 1,7 millions de citoyens de l’UE se sont prononcés contre la privatisation de l’eau. La pétition a recueilli suffisamment de signatures dans plus de 13 pays de l’UE.Dans un communiqué de presse, la Commission européenne a confirmé alors qu’elle continuerait « à se conformer aux règles du traité imposant à l’UE de rester neutre à l’égard des décisions nationales régissant le régime de propriété des entreprises de distribution d’eau. »

Et en Belgique?

Dans notre pays, on a appris la semaine dernière qu’au cours des 6 dernières années, le prix de l’eau potable avait grimpé de 39 %, et qu’il devrait encore augmenter au 1er janvier prochain.

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