L’onde de choc des banques américaines touche l’Europe : les banques européennes sont à leur tour en chute à la bourse

À l’instar de leurs homologues américaines, les grandes banques européennes subissent des pertes en bourse ce vendredi. Mais est-ce justifié ?

Dans l’actu : La panique autour des institutions financières américaines Silvergate Capital et Silicon Valley Bank fait massivement fuir les investisseurs.

Les chiffres : Presque toutes les grandes banques européennes, y compris KBC, BNP Paribas, ING et Deutsche Bank, ont enregistré des pertes de cours de l’ordre de 4 à 5% ce matin. Pour KBC et BNP Paribas, les choses se sont un peu calmées par la suite (-3%) à deux heures de la clôture. Mais la Deutsche Bank continue la chute, glissant plus de 7%.

Baisse des actions sur la journée, par rapport aux taux de clôture de la veille.

Les moteurs : Deux banques californiennes provoquent une onde de choc mondiale sur les marchés boursiers.

  • La banque Silvergate Bank de Silvergate Capital (Californie), favorable aux cryptomonnaies, a annoncé hier qu’elle arrêtait toutes ses opérations financières et qu’elle commençait à rembourser ses déposants. Résultat : l’institution financière a plongé de 42%.
  • La Silicon Valley Bank, quant à elle, a annoncé une augmentation de capital pour absorber les pertes importantes. Les investisseurs en capital peinent à refinancer leurs dettes en raison de la hausse des taux d’intérêt, ce qui a exercé une pression considérable sur la qualité du portefeuille de prêts de la banque. Les conseillers recommandent aux clients de retirer leur argent de la banque. La Silicon Valley Bank a plongé de 60% la nuit dernière.

La grande question : les analystes se demandent si les banques européennes peuvent être mises dans le même sac que les banques américaines.

  • « Le problème de nombreuses banques américaines est que, pendant la pandémie, elles ont investi dans des obligations qui sont maintenant en baisse en raison de la hausse des taux d’intérêt. Seules ING et ABN Amro n’ont pas ce problème, mais elles sont encore en baisse de 4 à 5% », note Robbert Manders, analyste chez IG.

La Silicon Valley

Autre fait marquant : Sofina, la société holding de la famille Boël, n’échappe pas non plus à ce qui se passe dans le secteur financier de la Californie et de la Silicon Valley et a lourdement chuté dans les échanges de la matinée. Par l’intermédiaire de ses partenaires Sequoia et Andreessen Horowitz, la branche de capital-risque de la Sofina est exposée au malaise qui règne outre-Atlantique.

En perspective : l’indice VIX a grimpé de plus de 18 % à Wall Street la nuit dernière, pour atteindre 22,6 points.

  • Cet indice VIX reflète la volatilité, c’est-à-dire les mouvements de hausse et de baisse, de l’indice boursier américain S&P 500. Il est considéré comme le principal baromètre de la peur ou de la nervosité des investisseurs.
  • Plus le VIX est élevé, plus les turbulences sont importantes. Un VIX bas indique un environnement boursier calme.
  • Toutefois, un niveau d’environ 22 points est encore relativement bas et très éloigné des deux pics historiques, la crise bancaire de 2008 et le début de la crise sanitaire (mars 2020). À l’époque, des niveaux avoisinant les 60 points avaient été enregistrés.

(CP)

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