À partir de lundi prochain, la semaine de travail de quatre jours – un cadre juridique visant à concentrer en quatre jours les heures d’une semaine classique de cinq jours – entrera officiellement en vigueur chez nous. Toutefois, selon une enquête de Securex, trois quarts des employeurs affirment qu’il serait difficile ou impossible de généraliser de tels horaires.
La semaine de quatre jours arrive en Belgique : « Impossible à mettre en pratique », selon la majorité des employeurs

Pourquoi est-ce important ?
La semaine de quatre jours est l'une des grandes mesures du "jobs deal" de la Vivaldi visant à donner aux travailleurs plus de flexibilité dans l'organisation de leur semaine de travail.Le nouveau régime :
- À partir du 21 novembre, les salariés à temps plein pourront demander à bénéficier d’un nouveau régime hebdomadaire, à condition que le règlement de leur travail le permette : concentrer les heures de travail sur quatre jours au lieu des cinq jours traditionnels.
- Lors d’une semaine de 40 heures, par exemple, vous ne travaillerez pas 8 heures sur cinq jours, mais 10 heures sur quatre jours.
- « Les employeurs ne sont pas obligés de s’y plier, à condition de refuser avec motivation », précise Securex.
- La date d’entrée en vigueur des nouvelles règles est liée à la récente publication au Moniteur belge du « contrat de travail » que le gouvernement Vivaldi a annoncé à deux reprises, en février puis en juin.
Ce qu’en pensent les employeurs : une enquête menée auprès de 1.340 employeurs par le prestataire de services de ressources humaines Securex montre déjà un grand scepticisme de la part des entreprises.
- Un employeur sur quatre (25,7%) déclare que le système est impossible à généraliser dans son entreprise.
- La majorité, avec 48,8%, dit qu’il sera difficile de faire une demande.
- Seuls 19,6% pensent que cela sera facilement applicable.
- Les 6% restants ne savent pas ce que cela va donner.
En bref, trois employeurs sur quatre (74,5%) estiment que la semaine de quatre jours serait impossible ou difficile à mettre en œuvre. Un jour d’absence supplémentaire créerait des problèmes au niveau de la présence permanente nécessaire ou désorganiserait le fonctionnement des départements et des équipes. Ce sont là les principaux motifs de refus avancés par les employeurs.
Test dans plusieurs domaines. En tout état de cause, les prochains mois constitueront un test intéressant pour les départements des ressources humaines. Voici ce qu’ils garderont sans doute à l’œil :
- Combien d’employés demanderont effectivement à appliquer cet horaire ? L’enquête montre que les employeurs ne s’attendent pas à de nombreuses demandes.
- Dans quelle mesure les équipes devront-elles être remaniées ?
- L’allongement de la journée de travail entraînera-t-il une baisse de la productivité individuelle ? Ou, au contraire, la productivité augmentera-t-elle parce que l’employé parvient à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ?
- Et comment évoluera la productivité générale de l’équipe ou du service ?
(OD)