Selon Sundar Pichai, l’IA est une invention « encore plus profonde que la découverte du feu », et c’est une bonne chose

Dans une interview accordée à la BBC, le PDG de Google Sundar Pichai a dit tout le bien qu’il pensait de l’intelligence artificielle. Il a fait preuve d’un incroyable optimisme.

« Les progrès de l’intelligence artificielle n’en sont encore qu’à leurs débuts, mais je considère qu’il s’agit de la technologie la plus profonde sur laquelle l’humanité travaillera et nous devons nous assurer que nous l’exploitons au profit de la société. »

La phrase est signée Sundar Pichai, PDG de Google depuis 2015 et d’Alphabet depuis 2019. Pour lui, l’IA est quelque chose « d’encore plus profond que le feu, l’électricité ou Internet ». « Je m’attends à ce qu’elle joue un rôle fondamental dans à peu près dans tous les aspects de notre vie », a-t-il ajouté.

D’après lui, l’intelligence artificielle va révolutionner notre vie sur tous les plans, « qu’il s’agisse des soins de santé, de l’éducation, de la façon dont nous fabriquons les choses et dont nous consommons l’information ».

« Au fil du temps, nous aurons affaire à des systèmes beaucoup plus intelligents. L’IA peut rendre les humains plus productifs que nous ne l’avons jamais imaginé, mais nous devrons faire face à tous les changements qui pourront survenir à ce moment-là. Mais heureusement, nous avons des décennies devant nous. »

Quid des dérives ?

Tout le monde ne se montre pas aussi optimiste vis-à-vis de l’intelligence artificielle. Il y a quelques semaines, Brad Smith, l’actuel président de Microsoft, avait émis de sérieuses inquiétudes lors d’une interview là aussi accordée à la BBC. Il craint notamment l’utilisation de l’IA à des fins de surveillance de masse.

« Je me souviens constamment des leçons de George Orwell dans son livre 1984. Vous savez que l’histoire fondamentale était celle d’un gouvernement qui pouvait voir tout ce que chacun faisait et entendre tout ce que chacun disait, tout le temps. Eh bien, cela ne s’est pas produit en 1984, mais si nous ne faisons pas attention, cela pourrait se produire en 2024. Dans certaines parties du monde, la réalité rattrape de plus en plus la science-fiction », avait-il souligné, visant la Chine.

Une autre grande crainte vis-à-vis de l’IA est son application dans le secteur militaire. Malgré les avertissements répétés de plusieurs experts et ONG, les plus grandes puissances mondiales redoublent d’efforts pour mettre au point les armes les plus intelligentes possible. Ce qui a mené l’an dernier à une dramatique première: un drone militaire a attaqué des soldats sans en avoir reçu l’ordre.

« Les gens veulent la paix »

Sundar Pichai, lui, n’a pas peur. Il estime que les différentes nations vont finir par s’allier pour ne pas créer de débordement majeur.

« Je suis convaincu qu’il y aura un aspect compétitif. Il y aura des aspects de sécurité nationale. Et ce sont toutes des questions importantes. Mais je ferais le parallèle avec les changements climatiques, dans le sens où ils sont suffisamment profonds pour que vous ne puissiez pas attenter à la sécurité de manière unilatérale. Car le monde est connecté », a-t-il expliqué.

« Pour que vous puissiez vraiment résoudre le problème de la coexistence pacifique avec l’IA, vous aurez besoin de cadres et de structures à l’échelle mondiale. Et tout le monde sera affecté de la même manière, tout comme le climat. Et je pense que c’est ce qui rapprochera les gens », a poursuivi M. Pichai.

« Rien n’est acquis. Nous devons y arriver, mais je pense qu’à mesure que le monde devient plus prospère, qu’il y a une croissance économique, tout le monde veut la même chose à la fin. Dans une certaine mesure, vous savez, les gens veulent bien faire, ils veulent la paix. Et donc, vous construisez sur ces idéaux et vous connectez des endroits ensemble », a-t-il conclu.

Une vision des choses résolument optimiste qui n’est malheureusement pas confirmée par l’histoire de l’humanité.

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