Aux États-Unis, le nombre de sans-abri a augmenté de 12 % en un an. Ils sont aujourd’hui 653.000 à vivre dans la rue. Soit 20 personnes pour 10.000 habitants. Cette crise est particulièrement exacerbée par l’écart grandissant entre les revenus et les loyers.
Cette hausse n’affecte pas seulement les plus vulnérables, mais aussi la stabilité économique et la cohésion sociale au sens large. Elle démontre les défis que l’administration Biden doit relever pour parvenir à la diminution promise du nombre de sans-abri.
Dans l’actualité : les chiffres récemment publiés par le ministère américain du Logement et du Développement urbain révèlent une augmentation inquiétante du nombre de sans-abri.
- En janvier, 653.000 personnes étaient sans domicile, dont un nombre disproportionné de personnes de couleur.
- Dans le même temps, la hausse des prix du logement, et l’expiration de l’aide au loyer mise en place durant le Covid-19 ont exacerbé la situation.
Faibles revenus, loyers élevés
Zoom sur la situation : l’écart entre les faibles revenus et les loyers élevés est considéré comme la principale cause de cette crise.
- Le président Biden s’est fixé pour objectif de réduire de 25 % le nombre de sans-abri d’ici à 2025, mais les mesures politiques prises jusqu’à présent s’avèrent insuffisantes.
- Malgré, par exemple, l’élaboration en 2022 d’un Plan d’action pour l’offre de logements visant à combler le déficit en logements abordables, la loi sur les infrastructures de cette année-là a autorisé très peu de nouvelles dépenses pour atteindre cet objectif.
7 millions de logements manquants
Zoom arrière : la crise du logement abordable n’affecte pas seulement les sans-abri, mais aussi des millions d’Américains qui consacrent une grande partie de leurs revenus au loyer.
- La National Low Income Housing Association estime qu’il manque aux États-Unis 7 millions de logements abordables pour les personnes en situation de pauvreté.
- Près de 11 millions de ménages consacrent plus de la moitié de leurs revenus au loyer, et les jeunes familles ont de plus en plus l’impression qu’il est illusoire de vouloir posséder son propre logement en raison de son coût.
En résumé : l’augmentation du nombre de sans-abri aux États-Unis, exacerbée par l’écart croissant entre les revenus et le coût du logement, constitue un défi de taille pour les politiques de l’administration Biden. Cette crise a des implications considérables à la fois pour les personnes les plus vulnérables et pour la société américaine dans son ensemble. Alors que certains commentateurs continuent à affirmer que les sentiments négatifs à l’égard des « Bidenomics » ne sont pas fondés sur une expérience réelle, mais sur la politique, l’inabordabilité croissante du logement est une très bonne raison d’être pessimiste.
(JM)
