Ce ne sont pas les CEOs qui ont obtenu les meilleures hausses de salaire l’an dernier : un autre poste est encore plus choyé

Si ce sont toujours bien eux qui accumulent les plus belles primes et qui, au final, voient leurs revenus augmenter le plus massivement, les CEOs des entreprises cotées à la bourse américaine ne sont pas ceux qui bénéficient des plus belles hausses de salaire. Ils se font damer le pion par les CFOs.

Pourquoi est-ce important ?

Si de nombreuses entreprises américaines (surtout dans le secteur des technologies) ont fait parler d'elles l'an dernier pour avoir procédé à des licenciements massifs, on a moins évoqué les hausses de salaire qu'elles ont proposées à leurs plus hauts dirigeants. Pourtant, il ressort de l'enquête détaillée ci-dessous que, dans tous les secteurs, les budgets salariaux ont été supérieurs aux normes historiques.

Dans l’actu : les CFOs champions des hausses de salaire.

  • La société de conseil en rémunération des dirigeants Compensation Advisory Partners (CAP) a réalisé une étude sur les rémunérations pratiquées au sein de 50 sociétés intersectorielles du S&P 1500 en 2022.
  • Pas moins de 80% des directeurs généraux (CEOs) et financiers (CFOs) de ces entreprises ont vu leur salaire de base augmenter.
  • Il apparaît que toutefois ce ne sont pas les directeurs généraux qui ont bénéficié des plus belles hausses de salaire l’an dernier, mais bien les directeurs financiers.

Comment l’expliquer ?

Le détail : les CFOs gagnent en importance.

  • Dans ce rapport relayé par Fortune, il est montré que l’augmentation moyenne du salaire de base des CFOs a été de 8,1%, contre 6,6% pour celle des CEOs (5,5%/4,4% pour l’augmentation médiane).
  • Certains directeurs financiers se sont même vu accorder une augmentation atteignant les 9,1%, alors que le maximum pour les directeurs généraux n’a été « que » de 7,4%.
  • Selon Ryan Colucci, directeur du CAP, ces hausses de salaire plus élevées pour les directeurs financiers s’expliquent par deux raisons :
    • Un marché du travail des CFOs plus tendu, avec des taux de roulement importants.
    • Un poste qui est devenu de plus en plus décisif au fil des années.
  • Il faut donc proposer des offres alléchantes pour garder les meilleurs talents dans ses murs.

À noter : les CEOs restent tout de même les mieux rémunérés, globalement.

  • Parallèlement, il ressort de l’enquête que les CEOs et CFOs ont reçu des primes de fin d’année moins élevées l’an dernier. Mais là, ce sont les directeurs généraux qui s’en sont le moins mal sortis en moyenne (-10%, contre -12%).
  • Quant aux attributions d’actions, elles ont augmenté, et ce, dans la même proportion pour les deux postes : +17% en moyenne.
  • Finalement, au niveau de la rémunération totale, ce sont toujours bien les CEOs qui ont connu la plus belle hausse (+4 contre 2%, en moyenne). 23% d’entre eux ont bénéficié d’une augmentation totale de plus de 25%, alors que seulement 17% des CFOs ont été dans ce cas.
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