Cette semaine, l’Inde a doublement marqué l’histoire en devenant le quatrième pays à se poser sur la Lune et le premier à s’approcher du pôle sud du satellite naturel de la Terre. Elle a ainsi surpassé la Russie, dont la mission qui visait à atteindre un objectif similaire s’est soldée par un échec. Mais pourquoi ces deux pays – et ils ne sont pas les seuls – visent désormais le pôle sud de la Lune ?
Après avoir été quelque peu éclipsée par Mars, la Lune connaît un regain d’intérêt depuis une dizaine d’années. Une attention nouvelle qui s’explique en partie par des raisons scientifiques, mais aussi par des raisons géopolitiques.
Car si la Lune regorge encore de nombreux mystères que les scientifiques espèrent percer, l’exploration lunaire est l’occasion pour les États de ce monde de prouver leur domination sur les autres.
L’idée est de ne pas laisser le champ libre aux Américains alors que ces derniers projettent d’y remettre le pied. C’est pourquoi la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon ou encore l’Europe mettent les bouchées doubles pour explorer la Lune, dans un contexte où l’idée d’une base lunaire semble de moins en moins tirée de la science-fiction, de même que l’exploitation minière lunaire et autres missions potentielles vers mars.
Mais pourquoi le pôle sud en particulier ?
Pour la présence de glace d’eau. S’il a été prouvé que la Lune présentait de l’eau à sa surface, une sonde de la NASA lancée en 2009 a permis de découvrir de la glace d’eau sur la Lune. Or, en raison des caractéristiques du sol de cette partie du satellite (cratères), le pôle sud présente la plus forte concentration de glace d’eau de la Lune.
C’est bien beau, en quoi est-ce capital ? Les scientifiques espèrent que ces poches de glace d’eau ancienne puissent fournir des informations capitales sur l’histoire de la Lune, voire contenir des matériaux apportés par des comètes et des astéroïdes.
À côté de cela, l’eau, même sous la forme de glace, représente une ressource capitale pour de nombreuses utilisations, dont l’exploration lunaire. Encore faut-il que l’eau y soit en quantité.
Mais plus encore, l’eau pourrait être décomposée pour produire de l’hydrogène comme carburant et de l’oxygène. Des ressources essentielles pour l’établissement de colonies ou de futures missions vers Mars.
Des théories qu’il faut prouver. C’est pourquoi le pôle sud de la Lune génère autant d’intérêt, mais ce n’est pas tout. Atterrir dans cette zone revient à montrer qu’on est plus fort que les autres.
Pourquoi ne pas y avoir été plus tôt ?
Atteindre le pôle sud n’est en effet pas une mince affaire. Plusieurs tentatives d’alunissage sur cette partie de la Lune ont échoué. L’échec de la mission russe Luna-25 n’en est qu’une parmi tant d’autres.
En raison des nombres cratères et tranchées profondes que compte cette partie de la Lune, atterrir sur le pôle sud est très complexe et périlleux.