« Le marché européen reste pertinent »: malgré l’embargo, la Russie voudrait bien reprendre l’approvisionnement en gaz vers l’Europe

Moscou discute d’un approvisionnement supplémentaire via la Russie, ainsi que d’une augmentation de ses livraisons vers l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan et le Kazakhstan.

Dans l’actualité : Moscou est prête à reprendre l’approvisionnement en gaz de l’Europe.

L’essentiel : « le marché européen reste pertinent, car la pénurie de gaz persiste, et nous avons toutes les chances de reprendre l’approvisionnement », a déclaré le vice-premier ministre russe Alexander Novak à l’agence de presse officielle TASS.

  • « Aujourd’hui, nous pouvons affirmer avec confiance qu’il existe une demande pour notre gaz. Par conséquent, nous continuons à considérer l’Europe comme un marché potentiel pour la vente de nos produits. Il est clair qu’une campagne à grande échelle a été lancée contre nous, qui s’est terminée par des actes de sabotage contre Nord Stream », a-t-il déclaré.
  • Le gazoduc Yamal-Europe « qui a été arrêté pour des raisons politiques » semble être le candidat idéal pour reprendre les livraisons vers l’ouest, selon Novak.
  • D’une longueur d’environ 4.000 km, le gazoduc démarre en Russie à Torjok, rejoint le Northern Tyumen Region dans la péninsule de Yamal, traverse la Pologne et la Biélorussie pour arriver en Allemagne, près de Francfort-sur-L’oder.

Contexte : le pipeline approvisionne généralement l’ouest, mais depuis décembre 2021, ses livraisons ont été en grande partie inversées, après que la Pologne a renoncé à acheter du gaz à la Russie au profit du gaz stocké en Allemagne, rappelle Reuters.

  • En mai dernier, le fournisseur russe Gazprom a coupé l’approvisionnement via la Pologne en accord avec les sanctions imposées par Moscou à l’entreprise propriétaire de la section polonaise du gazoduc Yamal-Europe.
  • Une décision qui faisait suite au refus de Varsovie de payer en roubles, comme exigé par la Russie.

Augmenter l’approvisionnement vers l’Europe

Ces déclarations sont assez surprenantes, car s’il n’est pas directement question d’approvisionner les membres de l’Union européenne, Moscou semble pouvoir poursuivre ses affaires avec l’Europe, dont une partie boycotte son gaz. La Russie a pourtant pu compter sur d’autres clients en Asie, notamment la Chine et l’Inde, pour écouler son gaz, mais ces marchés ne suffisent peut-être pas finalement.

C’est peut-être pourquoi Moscou est en pourparlers pour contourner les sanctions et augmenter ses approvisionnements vers d’autres pays européens. D’après le vice-premier ministre russe, la Russie serait en discussions pour :

  • Des approvisionnements via la Turquie, qui sont à l’étude.
  • Une augmentation des livraisons vers l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan est également au programme.
  • Approvisionner les marchés de l’Afghanistan et du Pakistan en utilisant l’infrastructure de l’Asie centrale ou dans le cadre d’échange depuis le territoire iranien.
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