Rousfeti et fakelaki, les deux maux qui ont plongé la société grecque dans l’abime

L’un des plus grands facteurs qui expliquent la chute libre de la Grèce est la corruption endémique qui caractérise le pays, rapporte le magazine The Week. La corruption est devenue si banale dans la vie quotidienne des Grecs qu’ils lui ont même donné des surnoms.

Le mot rousfeti, qui peut se traduire comme « friandise », fait référence à toutes sortes de petites faveurs et d’attribution d’emplois ;  les fakelaki (« petites enveloppes ») évoque les pots de vins qui sont versés de façon routinière à presque tout le monde, de l’enseignant au médecin.

Une étude de l’Institut Brookings, datant de 2010, a montré que 8% du PIB grec, soit 26 milliards de dollars, sont consacrés à des pots de vin. De même, au cours du mois qui avait précédé les élections précedentes de cette époque, 27.000 nouveaux emplois avaient été ajoutés dans la fonction publique grecque.

« Les partis politiques ont utilisé leurs ministères pour récompenser les gens», explique Kyriakos Mitsotakis, qui à l’époque, avait été chargé de supprimer 25.000 emplois dans le secteur public alors qu’il était ministre de la réforme administrative au sein du Cabinet du Premier ministre Antonis Samaras. « Les votes ont été achetés avec la promesse d’un emploi au sein du gouvernement. Mais il faut pouvoir financer ce système. Cela peut marcher tant qu’il y a de l’argent et que les prêts sont accordés facilement. Mais maintenant que ce n’est plus le cas, il n’y a  pas d’autre choix que de devenir efficace ».

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