Retour en détail sur l’accord entre le gouvernement belge et Lufthansa autour de Brussels Airlines

Il ne s’agit pour l’heure que d’un projet d’accord. Mais le gouvernement fédéral et Lufthansa sont parvenus à s’entendre après une négociation qui a duré plusieurs mois.

L’accord

  • Le gouvernement belge a promis une enveloppe de 290 millions d’euros sur 6 ans. Il s’agit d’un prêt.
  • Lufthansa va intervenir à hauteur de 170 millions d’euros.
  • L’accord doit encore être avalisé par les Conseils d’administration de Brussels Airlines et de Lufthansa, la Commission européenne et le Fonds de stabilisation de l’économie allemande.

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Les conditions

  • Lufthansa a conditionné l’accord à la liquidation d’un quart des emplois (1.000 personnes sur 4.200 employées, principalement des départs volontaires) et à un plan de restructuration.
  • Le gouvernement belge a exigé des garanties pour que l’activité de Brussels Airlines reste bien en Belgique, sur le long terme.
  • Si Lufthansa ne parvient pas à rembourser le montant, l’État belge deviendra partiellement actionnaire de la compagnie.
  • La Belgique obtient 2 sièges au sein du Conseil d’administration durant la durée du prêt.
  • Lufthansa s’engage à maintenir le nom Brussels Airlines. Le siège de la compagnie restera à Bruxelles.
  • La maison-mère de Brussels Airlines s’engage à réduire l’empreinte écologique de la compagnie en fournissant des avions moins polluants.
  • Le maintien/développement des vols longs courriers serait aussi assuré.
  • Un mécanisme d’arbitrage doit être mis sur pied pour assurer le bon déroulement des points précités.

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Les critiques

  • L’accord, en l’état, manque de détails. Quid du développement de l’activité ? De l’avenir à long terme de la compagnie alors qu’un retour à la normale n’est pas prévu avant 2023 ? Quid du nombre d’avions neufs et donc plus propres et moins bruyants ?
  • Plusieurs organisations environnementales parlent d’un ‘chèque en blanc’ donné par le gouvernement fédéral. Elles pointent du doigt ‘l’absence d’une taxation équitable, c’est-à-dire proportionnée à l’impact environnemental du secteur, à des objectifs climatiques ambitieux et à des conditions sociales’.

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  • Ecolo/Groen demandent que l’accord soit présenté au Parlement par le ministre en charge des négociations, Alexander De Croo (Open VLD). ‘Il est important qu’un engagement financier d’une telle importance soit justifié face au parlement et fasse l’objet d’une décision formelle de celui-ci’, a précisé Gilles Vanden Burre, député Ecolo.
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