3 Belges sur 10 ne voient pas de problème à payer une facture en retard

D’après l’European Consumer Payment Report du prestataire de services financiers Intrum, trois Belges sur dix ne sont plus gênés de payer leurs factures en retard. « La forte hausse de l’inflation, les taux d’intérêt élevés et une nouvelle loi sur le recouvrement des créances ont contribué à ce changement de normes », explique Guy Colpaert, directeur général d’Intrum Benelux.

Pourquoi est-ce important ?

Après une crise sanitaire et du pouvoir d'achat, de nombreuses familles ont du mal à joindre les deux bouts. Par conséquent, elles ne parviennent pas toujours à s'acquitter de leurs obligations financières à temps. De plus en plus de compatriotes n'ont plus honte de cette situation.

Dans l’actualité : Intrum a interrogé 1.000 Belges et 20.000 Européens de 20 pays sur leur comportement en matière de paiement. Il en ressort que de plus en plus de compatriotes considèrent qu’il est acceptable de manquer un paiement.

  • 29 % des Belges ne voient plus d’inconvénient à payer une facture en retard.
  • La moitié des Belges en retard de paiement (49 %) déclarent même manquer régulièrement un paiement.
  • En outre, un Belge sur trois (32 %) s’attend à ce que les entreprises ne prennent de toute façon pas la peine de prendre des mesures à l’encontre des consommateurs en retard de paiement.

Nonchalance administrative

Le détail : Colpaert parle d’un changement de norme alimenté en partie par la nonchalance administrative des consommateurs.

  • 23 % des personnes interrogées admettent qu’elles ont moins de visibilité sur leurs dépenses à court terme qu’il y a 12 mois.
  • « Depuis la crise du coronavirus, quelque chose a fondamentalement changé dans le comportement de paiement et le mode de pensée des consommateurs belges. Ils semblent avoir désappris à prendre leur propre responsabilité pour leur bien-être financier alors qu’il contribue effectivement à la santé de l’économie belge « , a déclaré Colpaert. « Nous devons veiller à ce que les Belges ne deviennent pas dépendants du soutien que les gouvernements et les entreprises fournissent depuis la crise du coronavirus ».

À noter : le fournisseur de services financiers fait également référence à la nouvelle loi sur le recouvrement de créances récemment introduite.

  • Cette loi protège mieux les consommateurs en rendant le premier rappel toujours gratuit. Les délais plus longs introduits par cette nouvelle loi réduisent l’urgence pour certains débiteurs de remplir leurs obligations de paiement. Cela pourrait creuser davantage le fossé de paiement parmi les consommateurs belges, et surtout mettre en danger les entreprises qui dépendent des paiements dans les délais.

Conséquences désastreuses pour les entreprises

Impact : Intrum parle d’une tendance inquiétante qui pourrait avoir des conséquences importantes pour les entreprises.

  • Les entreprises doivent aujourd’hui attendre en moyenne 57 % de plus pour un paiement par rapport à l’année dernière.
  • « Il est essentiel que les entreprises soient conscientes de cette tendance et prennent des mesures proactives pour protéger leur situation financière, sans pour autant nuire aux relations avec les clients », a déclaré Colpaert. « L’empathie est utile et cruciale en ces temps difficiles. Il est donc important de maintenir des canaux de communication ouverts et de proposer des systèmes de paiement qui tiennent compte de la situation financière du client.
  • Selon Intrum, l’IA peut aider les entreprises à rendre leurs processus de recouvrement plus efficaces. Cette technologie, basée sur le comportement du consommateur, peut aider l’agence de recouvrement à créer des messages sur mesure et à trouver une solution avec le débiteur de la manière la plus humaine possible.
    • « L’équilibre entre l’intelligence artificielle (IA) et l’intelligence émotionnelle (EQ) est essentiel pour l’avenir de la communication avec les débiteurs. La combinaison de l’efficacité et de l’humanité ouvrira la voie à une gestion des débiteurs plus sophistiquée et plus empathique », ajoute Colpaert. « L’acquisition récente d’Ophelos par Intrum illustre l’évolution vers des solutions innovantes, avec l’IA comme outil principal, pour relever les défis de la communication avec les débiteurs. »

(JM)

Plus