Actuellement, de nombreux signaux sont au rouge en matière de renouvelable. Un rapport plutôt optimiste sort du lot cette semaine. Car il porte sur le long terme. Et, surtout, car il s’intéresse notamment à l’impact des énergies vertes sur le portefeuille des ménages.
« Grâce au renouvelable, les factures d’énergie des ménages vont être réduites de moitié aux USA et au Canada »

Pourquoi est-ce important ?
Tant en Europe qu'en Amérique du Nord, des vents contraires soufflent sur le secteur des énergies renouvelables. Ses plus grands acteurs n'ont cessé d'appeler les responsables politiques à l'aide. Cependant, même si elle ne se passe pas aussi bien qu'espéré, la transition est bel et bien en cours. Et elle aura des retombées positives pour les ménages, en plus de celles - peut-être pas suffisantes - pour l'environnement.Dans l’actu : un rapport sur le futur énergétique de l’Amérique du Nord.
- Cette semaine, l’organisme de recherche et de certification DNV a publié son rapport intitulé Energy Transition Outlook North America.
- Bonne nouvelle : le renouvelable devrait permettre de réduire de moitié la facture énergétique des ménages américains et canadiens d’ici 2050.
- Mauvaise nouvelle : les investissements dans les énergies vertes ne seront toutefois pas suffisants que pour permettre aux deux pays d’atteindre le net zero d’ici là.
Sur le long terme, l’IRA devrait faire ses preuves
Les détails : le solaire, première source de production d’électricité dans 10 ans.
- Selon les estimations de cet organisme basé à Oslo, les investissements dans les énergies renouvelables et les infrastructures de réseau devraient atteindre 12.000 milliards de dollars aux USA et au Canada d’ici la moitié du siècle.
- « L’efficacité intrinsèque des énergies renouvelables et de l’électrification signifie que les dépenses globales en énergie seront l’équivalent de 2,5 % du PIB d’ici 2050, contre 4 % actuellement », estime DNV, cité par Recharge.
- Les dépenses d’investissement (CAPEX) dans les énergies renouvelables devraient dépasser celles dans les combustibles fossiles d’ici 2040, prédit aussi l’organisme.
- Bénéficiant à elle seule de 2.300 milliards de dollars d’investissements, l’énergie solaire devrait devenir la principale source de production d’électricité des deux pays dès le milieu des années 2030, précise DNV. Et en représenter la moitié à partir de 2050.
- Quant à l’éolien, il devrait profiter d’investissements à hauteur de 1.500 milliards de dollars. De quoi lui faire représenter plus d’un tiers (35%) du mix électrique de la région d’ici 2050.
- Notons que DNV inclut aussi dans ses solutions énergétiques « propres » le nucléaire, l’hydrogène, l’e-fuel ou encore le captage et stockage du CO2. Autant de technologies qui font débat. Soit pour leur réelle efficacité, soit pour la pertinence de les qualifier de « vertes ». Voire les deux à la fois.
Bien sûr, DNV est conscient que, actuellement, le secteur des énergies renouvelables est en mauvaise santé. Mais cela ne devrait pas durer. À moyen et long terme, l’Inflation Reduction Act (IRA) devrait porter ses fruits.
« Les économies de coûts des énergies renouvelables s’avèrent irrésistibles, même au pays géants du pétrole »
Remi Eriksen, CEO de DNV
Tout bon pour les factures, pas pour les objectifs climatiques
Les conséquences : des factures fameusement réduites, le net zero toujours pas en vue.
- DNV estime que ce « virage vert » devrait soulager les finances des ménages.
- « Les factures des ménages devraient diminuer de moitié d’ici 2050, à mesure qu’ils récolteront les fruits d’une électricité moins chère produite par les énergies renouvelables », avance l’organisme.
- Dans le rapport, on lit aussi que la part des combustibles fossiles dans l’approvisionnement énergétique des deux pays devrait tomber de 80 à 50% d’ici la moitié du siècle.
- La production de charbon devrait chuter de 85%. La consommation de pétrole de 75%.
- La demande de gaz devrait quant à elle commencer à diminuer à partir de 2050.
- En parallèle de toutes ces prédictions a priori réconfortantes, DNV en fait une autre moins réjouissante. Les États-Unis et le Canada ne devraient pas réussir à atteindre le net zero d’ici 2050.
- Selon ses estimations, les émissions de CO2 devraient chuter de 75% d’ici 2050.
- « Car les combustibles fossiles, en particulier le gaz naturel, continueront de jouer un rôle dans le mix énergétique et les émissions des processus industriels difficiles à électrifier, comme la production de ciment, resteront importantes », explique DNV.
- Pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris, les USA et le Canada doivent pourtant atteindre le net zero d’ici 2040. Au plus tard. On est donc toujours loin du compte.
- « Cela nécessiterait le même type de détermination que celle qui a permis l’avènement de l’ère atomique et de l’ère spatiale », conclut DNV.