Le Parlement européen rejette souvent les candidats commissaires européens, même si certains noms suscitent des inquiétudes


Principaux renseignements

  • Depuis 2004, chaque nouvelle Commission a rejeté au moins un candidat.
  • Ces rejets ont été motivés par des remarques homophobes et misogynes, des irrégularités financières, des liens présumés avec une société de lobbying et un manque perçu de compréhension des portefeuilles attribués.
  • Actuellement, les dirigeants du Parlement souhaitent que les procédures soient rapides afin de permettre à la nouvelle Commission de fonctionner efficacement, mais certains candidats restent vulnérables.

Tous les cinq ans, le Parlement européen détient un pouvoir unique : celui de rejeter les candidats à la Commission européenne. Bien que cette situation ne soit pas courante, l’histoire montre qu’elle se produit assez souvent pour rendre certains commissaires désignés nerveux. Depuis 2004, au moins un candidat a été rejeté dans chaque nouvelle Commission, et sept d’entre eux ont connu la défaite finale.

Les raisons de ces rejets sont diverses. En 2004, le candidat italien a été écarté en raison de remarques homophobes et misogynes, tandis que le candidat letton a fait l’objet d’un examen approfondi en raison d’irrégularités financières. La candidate bulgare Rumana Jeleva a été rejetée en 2009 en raison de liens présumés avec une société de lobbying et d’un manque apparent de compréhension du portefeuille qui lui avait été attribué. En 2014, la candidate slovène a trébuché lors d’une audition cruciale devant la commission chargée d’examiner les candidatures.

Récents rejets et cibles potentielles

La vague de rejet la plus importante s’est produite en 2019, avec l’éviction de trois commissaires. La candidate roumaine a été ciblée en raison d’un don à son parti socialiste, le choix de la Hongrie a été confronté à des problèmes de conflit d’intérêts liés au travail de son cabinet d’avocats avec le gouvernement hongrois, et la Française Sylvie Goulard, éminente figure libérale, a été rejetée en raison de problèmes éthiques liés à son travail pour un groupe de réflexion américain.

Actuellement, les dirigeants du Parlement souhaitent que les procédures soient rapides afin de permettre à la nouvelle Commission de fonctionner efficacement. Cela pourrait conduire à une certaine retenue dans le rejet des candidats afin d’éviter de déclencher des conflits internes entre les partis. Cependant, certains candidats restent vulnérables.

Les candidats dans la ligne de mire

Le candidat désigné par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán devrait faire l’objet d’un examen minutieux. M. Várhelyi, qui a été commissaire chargé du voisinage et de l’élargissement pendant le premier mandat de Mme von der Leyen, s’est attiré les critiques des fonctionnaires de Bruxelles pour sa gestion des pays candidats qui posent des problèmes en matière d’État de droit et de démocratie. Ses commentaires passés dénigrant les eurodéputés pourraient également revenir le hanter.

Le candidat slovène, M. Kos, représente une autre cible potentielle. Choisie comme remplaçante de dernière minute sous la pression de Mme von der Leyen, sa nomination soulève des questions quant à ses compétences. Elle a démissionné de son poste d’ambassadrice de Slovénie en Allemagne et en Suisse à la suite d’allégations de mauvaise gestion. Ses liens avec une importante société de lobbying suscitent également des inquiétudes.

Autres nominés vulnérables

Alors que Lahbib, la candidate de la Belgique, pourrait faire l’objet d’un examen minutieux en raison des controverses qui ont entouré son mandat de ministre des affaires étrangères, notamment un voyage en Crimée financé par la Russie et des problèmes de visas liés à des responsables iraniens, le Parlement pourrait hésiter à rejeter l’une des rares femmes de l’équipe de Mme von der Leyen.

L’ancienne ministre bulgare des affaires étrangères, Mme Zaharieva, risque d’être rejetée en raison de son implication dans un scandale de vente de citoyenneté alors qu’elle était ministre de la justice. Bien qu’elle ait nié les accusations et qu’aucune action en justice n’ait été engagée, ses adversaires politiques sont toujours prêts à en parler. Enfin, le candidat de Malte, Micallef, soulève des questions en raison de sa relative jeunesse et de son manque d’expérience par rapport aux précédents candidats à ce poste important.

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