La Chine a prévu de construire ou construit actuellement de nouvelles centrales à charbon qui la doteront d’une capacité supplémentaire de 148GW. C’est l’équivalent de celle de la totalité de l’UE, qui se monte à 149GW. C’est ce qui ressort d’un rapport de Global Energy Monitor, une ONG qui surveille les centrales à charbon.
La Chine semble donc rester sourde aux appels à réduire les émissions de carbone de l’opinion publique internationale, et préfère favoriser la relance de son économie. Celle-ci traverse actuellement une période de morosité inédite depuis les années nonante du siècle dernier.
La Chine annule à elle seule les efforts fournis par le monde entier
L’Empire du Milieu a maintenant construit un si grand nombre de ces centrales à charbon, qu’il annule à lui seul la totalité des efforts qui ont été faits ailleurs dans le monde pour réduire l’empreinte carbone de l’humanité. “Ce qu’on bâtit actuellement en Chine est en train de transformer à lui seul ce qui aurait dû marquer le début du déclin du charbon, en une croissance continue du charbon », déplore Ted Nace, qui dirige Global Energy Monitor. Il ajoute que la Chine « est en train de noyer » les progrès qui ont été faits au plan mondial dans la réduction des émissions.
En 2016, Pékin avait pourtant renoncé à la construction de centaines de centrales à charbon, en raison de la forte pollution de l’air qui affligeait le pays, et de ses excès d’investissement dans ce domaine. Mais le géant asiatique cherche maintenant à juguler le ralentissement de l’économie, et il cède aux entreprises énergétiques chinoises avides de nouveaux débouchés, et aux gouvernements locaux qui voient dans ces nouvelles centrales une manne pour les emplois et les investissements. Un certain nombre de ces projets ont donc été relancés.
Des nouvelles centrales superflues
Le pays subit pourtant une intense pression internationale pour l’inciter à réduire son empreinte carbone. Il s’est engagé à réduire ses émissions carbone d’ici 2030 dans le cadre de l’accord climatique de Paris. L’UE ainsi qu’un groupe de pays l’ont même exhorté à avancer cette date.
Le rapport montre pourtant qu’entre le second semestre 2018 et le premier semestre 2019, le rythme de construction des centrales a progressé de 5%. Actuellement, on construit des centrales au charbon pour une capacité 121GW en Chine, à peine moins qu’il y a un an. Pendant ce temps-là, le reste du monde a réduit sa capacité provenant des centrales à charbon de 2,8GW.
Pire, ces centrales à charbon ne seront pas absolument nécessaires. Car même si la demande en électricité a augmenté de 8,5 % l’année dernière, le réseau électrique chinois est saturé, et les centrales à charbon opérationnelles ne fonctionnent qu’à 50 % du temps.