Qu’est-ce qu’un hard fork, ou fourchette dure, de cryptomonnaie?

Un hard fork est une modification d’une copie du code d’une cryptomonnaie pour en faire une nouvelle, faisant suite à une divergence au sein d’une communauté.

Dans le monde des cryptomonnaies, un hard fork (ou fourchette dure, ou encore fourche majeure) est un changement radical du logiciel qui donne naissance à une nouvelle monnaie cryptée. C’est une scission parmi un groupe d’utilisateurs qui va générer une nouvelle blockchain sur laquelle s’établira la nouvelle devise.

C’est généralement suite à une discordance au niveau de la gestion de certaines fonctionnalités de la monnaie que survient une fourche majeure. Certains utilisateurs de la communauté souhaitent faire évoluer la monnaie numérique, la rendre plus rapide ou faire en sorte que les transferts soient moins lourds, et d’autres souhaitent conserver la monnaie avec ses fonctions premières.

Divergence au sein de la communauté

Cette divergence va mener à une bifurcation. Certains adopteront la nouvelle version de la blockchain, et les nœuds exécutant précédemment les vérifications et validations de transferts ne seront plus acceptés par la version la plus récente. Les autres resteront sur l’ancien mode de fonctionnement. Pour ces derniers, les interactions qui se produisent sur la blockchain sont immuables et elles ne devraient jamais changer, quel que soit le résultat.

Habituellement, une fourche majeure entraîne deux types de conséquences. Soit, après une courte période de temps, les utilisateurs de l’ancienne chaîne se rendent compte que leur version de la blockchain est obsolète ou non pertinente. Ils choisissent alors de rapidement se mettre à niveau en rejoignant la dernière version. Soit ils continuent sur leur ancienne version, sans suivre le nouveau protocole (l’ensemble des nouvelles règles concernant les échanges de données).

Les célèbres fourches majeures

Le Bitcoin Cash (BCC) est né d’une fourche majeure avec Bitcoin (BTC), la première des cryptomonnaies. À première vue, les deux monnaies se ressemblent. Le protocole est identique, BCC utilise la preuve de travail, le hachage SHA-256 et compte un approvisionnement de 21.000.000 d’unités. Le temps de blocage est identique à BTC et son minage fonctionne également avec un système de récompense.

La différence se situe au niveau de la taille des blocs. Depuis août 2017, le Bitcoin a une limite de taille de blocs de 1 Mo, alors que BCC propose des blocs de 8 Mo. Le Bitcoin Cash est né d’un petit groupe d’utilisateurs de Bitcoin (5%) qui ne voulait pas adopter le consensus Segwit2x (un principe de gestion des blocs). Ces utilisateurs ont donc réalisé ce qu’on appelle une UAHF (User Activated Hard Fork). Ils ont bifurqué de la blockchain originale de Bitcoin pour créer leur nouvelle chaîne de blocs sur laquelle évolue  le Bitcoin Cash.

La monnaie Ether, développée par la plateforme Ethereum, est également une version modifiée du consensus établi par Satoshi Nakamoto, le créateur du Bitcoin. Ethereum, fork de la chaîne de blocs de Bitcoin, est un système d’exploitation distribué en open source (libre accès), public et basé sur une chaîne de blocs qui utilise une fonctionnalité de contrat intelligent (scripting).

Deux années après sa création, Ethereum a forké pour contrer un hack lancé contre DAO, une compagnie d’investissements fonctionnant sur la blockchain d’Ethereum. DAO, pour « decentralised autonomous organisation » ou « organisation autonome décentralisée », a perdu un tiers de ses actifs en Ether avec ce hack. La fourche a permis d’invalider les transactions réalisées sur les blocs qui n’avaient pas été mis à jour, et les comptes liés à DAO ont pu récupérer leurs biens.

Cette bifurcation a suscité l’ire d’une partie des utilisateurs. Cette polémique a engendré deux monnaies: « Ethereum Classic« , qui fonctionne avec le vieux code et vaut en ce mois d’août environ 10 euros l’unité, et « Ethereum » qui fonctionne avec le nouveau code et dont la valeur unitaire tourne autour des 245 euros.

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