Dans moins de 10 mois, à partir du 30 décembre 2025, les entreprises qui transforment ou commercialisent du cacao, du café, du caoutchouc, de l’huile de palme, du bétail, du bois ou du soja devront prouver que leurs produits ne proviennent pas de zones déboisées. L’Union européenne a introduit le règlement sur la déforestation (EUDR) pour lutter contre la déforestation dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Cela a des implications majeures pour le secteur belge du cacao, qui dépend fortement des matières premières d’Afrique de l’Ouest, où le risque de déforestation reste élevé.
Le chocolat belge, un patrimoine national
Pour la Belgique, où la production et la consommation de chocolat jouent un rôle important dans l’économie, il s’agit d’une évolution cruciale. La Belgique figure parmi les plus grands importateurs et transformateurs de fèves de cacao en Europe et est célèbre dans le monde entier pour ses chocolatiers de grande qualité. L’EUDR aura donc un impact direct sur les producteurs et les détaillants de chocolat dans notre pays.
Défis pour l’industrie belge du cacao
Bien que l’intention de l’EUDR soit claire – lutter contre la déforestation et améliorer la durabilité – les réglementations posent des défis majeurs aux entreprises belges.
- Traçabilité et transparence: La chaîne du cacao est complexe, les fèves provenant de millions de petits exploitants. Les coopératives et les exportateurs mélangent souvent ces fèves, ce qui rend difficile la détermination de l’origine exacte du cacao. Toutefois, le règlement européen sur le contrôle des exportations exige des entreprises qu’elles apportent la preuve que leur cacao est exempt de déforestation, ce qui nécessite un investissement important dans la technologie et l’analyse des données.
- Coût et conformité: La mise en œuvre de la conformité à l’EUDR nécessite des ressources supplémentaires. Les producteurs et les détaillants de chocolat doivent investir dans la certification, les systèmes de contrôle et les partenariats avec des fournisseurs durables. Il peut en résulter une augmentation des coûts de production, qui sera finalement ressentie par les consommateurs.
- Impact sur les petits producteurs de cacao: Les petits producteurs d’Afrique de l’Ouest, qui sont confrontés à la volatilité des prix et aux incertitudes économiques, doivent désormais respecter des normes de durabilité plus strictes. Sans le soutien des principaux acheteurs et gouvernements, ils risquent d’être exclus du marché européen. Cette situation met en évidence la nécessité de prix équitables et de pratiques agricoles durables telles que la polyculture, où le cacao est associé à d’autres cultures afin de favoriser la biodiversité et de réduire l’érosion des sols.
Comment les entreprises belges peuvent-elles se préparer?
Pour se conformer au règlement européen sur le commerce des denrées alimentaires tout en garantissant un secteur du cacao durable, les entreprises belges peuvent prendre certaines mesures importantes:
- Investir dans la technologie de traçabilité: la blockchain et la surveillance par satellite peuvent aider à documenter les origines du cacao et la conformité réglementaire.
- Collaboration dans la chaîne: En travaillant plus étroitement avec les fournisseurs et les coopératives de cacao, les entreprises peuvent obtenir des garanties sur la durabilité de leurs matières premières.
- Maintien de conditions commerciales équitables: Le paiement d’un prix équitable aux agriculteurs encourage l’agriculture durable et empêche la poursuite de la déforestation.
- Utiliser des solutions de conformité EUDR: Les plateformes logicielles telles qu’osapiens-HUB permettent de rationaliser l’analyse des risques et les processus de diligence raisonnable.
Un avenir durable pour le cacao en Belgique
Si l’EUDR pose des défis, elle offre également des opportunités de rendre le secteur du cacao plus durable et de donner aux consommateurs plus de certitude quant à l’origine de leur chocolat. En investissant de manière proactive dans la traçabilité, le commerce équitable et l’agriculture durable, les entreprises chocolatières du Benelux peuvent non seulement se conformer à la réglementation, mais aussi contribuer à une chaîne cacaoyère éthique et à l’épreuve du temps.
Babette van der Spoel, Head of Revenue Operations chez osapiens Benelux/Stijn Scheepers, Country Director osapiens Benelux, a ajouté: « Les mois à venir seront cruciaux pour la mise en œuvre de l’EUDR. En collaborant avec tous les maillons de la chaîne, le Benelux peut jouer un rôle de premier plan pour rendre l’industrie mondiale du cacao plus durable. Notre récente présence à Cacao Amsterdam a montré que le secteur s’engage de plus en plus en faveur de solutions holistiques et innovantes pour rendre l’origine du cacao plus transparente et minimiser ainsi l’impact sur la déforestation. »