Que sait-on du « convoi de la liberté », qui doit arriver sur Paris et Bruxelles dans les prochains jours ?

A l’image du mouvement qui tente de bloquer la capitale canadienne Ottawa depuis une dizaine de jours, des milliers de personnes envisagent d’envahir les routes menant à Paris et à Bruxelles en cette fin de semaine. Ce « convoi de la liberté » veut agir pour revendiquer « le respect des libertés et des droits fondamentaux », qu’ils jugent bafoués depuis le début de la pandémie.

Depuis fin janvier, plusieurs milliers de personnes – en camion, en voiture ou à pied – défilent à Ottawa en vue de manifester pour retrouver les libertés qu’ils estiment avoir perdues suite aux différentes mesures prises depuis bientôt deux ans pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Le mouvement a fait tâche d’huile, notamment en Nouvelle-Zélande.

Chez nous, une initiative similaire est à l’œuvre depuis quelques jours. Un « convoi de la liberté » doit se former depuis les quatre coins de la France pour rejoindre Paris, puis Bruxelles.

Les personnes à l’initiative du mouvement s’opposent principalement au pass sanitaire. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, elles ont fait part de leurs revendications, plus larges. A savoir permettre aux citoyens de récupérer:

  • Leur liberté
  • Leurs droits fondamentaux
  • L’accès inconditionnel aux soins, à l’éducation, à la culture et à l’énergie bon marché
  • Le respect des valeurs essentielles de la constitution

Les organisateurs demandent aussi à arrêter le « sacrifice des enfants et de la jeunesse », « maltraités quotidiennement ». À s’y méprendre, il y a quelque chose de très « Gilets jaunes » dans cette contestation populaire.

Top départ ce mercredi

Même si certains mouvements, de faible ampleur, ont déjà été observés ces derniers jours dans l’Hexagone, le départ doit théoriquement être donné ce mercredi matin.

Les premiers participants – ils seraient quelques centaines de milliers dans des groupes dédiés à cet effet sur les réseaux sociaux – doivent partir dans les prochaines heures depuis Nice, Perpignan et Bayonne pour se mettre en route vers la capitale. Jeudi, ce sont les manifestants de Brest et Quimper qui doivent débuter leur périple, avant que ne ce soit à ceux de Strasbourg, Lille, Charleville-Mézières et Cherbourg de leur emboîter le pas vendredi.

Objectif: arriver sur Paris vendredi dans la soirée, « pour une soirée de partage et de convivialité avec la solidarité citoyenne », lit-on sur le communiqué. Le rassemblement doit se poursuivre le week-end dans la capitale française, avant que le convoi ne se rende à Bruxelles lundi. Des convois issus d’autres capitales européennes pourraient les y rejoindre.

La carte diffusée par le mouvement Convoy France – Capture d’écran Convoy France

A quoi faut-il s’attendre ?

Contrairement au mouvement canadien, les camions ne devraient pas être majoritaires dans ce(s) convoi(s). Les différentes organisations représentant les chauffeurs routiers ont en tout cas annoncé qu’elles ne s’associaient pas directement à la manifestation. Ce sont donc principalement des voitures qui devraient débouler sur Paris dans les prochains jours. Elles devraient emprunter le réseau secondaire et rouler entre 50 et 80 km/h, précise Franceinfo.

Les autorités estiment que le mouvement ne devrait pas être de trop grande ampleur, mais elles restent attentives. « Aujourd’hui, nous n’avons pas de renseignements qui nous démontrent que cela s’organise dans des proportions qui seraient importantes », a expliqué le ministre de l’Intérieur Gérard Darmanin sur BFM TV. Toutefois, « les moyens sont importants » pour prévenir de tels blocages, a-t-il ajouté.

La police suivra le déroulé des opérations dans les prochains jours. Le cas échéant, « un dispositif de détection de blocages des accès à l’Ile-de-France et à la capitale et un dispositif de verbalisations seront bien sûr mis en place ».

A Bruxelles, la police se dit au courant de l’organisation d’un tel événement, mais n’a pas encore communiqué quant à son autorisation, indique Le Soir.

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