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Le salaire « à la demande » a la cote en France : de quoi s’agit-il, et est-ce possible d’en bénéficier en Belgique ?

Le salaire « à la demande » a la cote en France : de quoi s’agit-il, et est-ce possible d’en bénéficier en Belgique ?
Getty Images

Selon un nouveau sondage, la moitié de Français sont favorables à un salaire « à la demande ». C’est-à-dire qu’ils aimeraient que le versement de leur salaire soit étalé au fil du mois, en fonction du niveau de leur compte en banque.

Pourquoi est-ce important ?

L'inflation, qui s'exprime notamment par une flambée des factures énergétiques, fait peur. Nombreux sont les travailleurs qui scrutent sans cesse leur compte en banque à la fin du mois pour savoir s'ils ont reçu leur salaire... et s'ils pourront ainsi éviter de se retrouver dans le rouge.

Dans l’actu : les Français veulent être payés « à la demande ».

  • Selon un sondage mené par Opinion Way pour la fintech Rosaly et relayé par BFM TV, la moitié des Français sont favorables à un salaire « à la demande ».
  • 49% des salariés aimeraient pouvoir profiter de cette formule, tandis que 53% d’entre eux estiment que cette solution devrait être au moins proposée.

Le détail : les jeunes encore plus intéressés.

  • Il apparaît que chez les moins de 35 ans, 67% sont favorables à bénéficier d’un versement de leur salaire fractionné au cours du mois.
  • Les salariés du privé sont également au-dessus de la moyenne, puisque 60% d’entre eux aimeraient pouvoir profiter de ce salaire « à la demande ».
  • La principale raison avancée est la volonté d’éviter de se retrouver à découvert.
    • En effet, près de la moitié des sondés qui se sont un jour retrouvés dans le rouge ont imputé cette situation à un retard de versement de leur salaire.

Que dit la loi ?

La question : qu’est-ce qui est légalement possible ?

  • Si la situation d’un salaire versé au fur et à mesure du mois n’est pas prévue dans la loi française, cette dernière envisage toutefois la possibilité du versement « d’un acompte correspondant, pour une quinzaine, à la moitié de la rémunération mensuelle, au salarié qui en fait la demande ».
  • Autrement dit, en France, quand un salarié demande à son employeur de recevoir la moitié de son salaire au 15 du mois, celui-ci est obligé de le lui verser.

Et en Belgique, c’est la même chose ?

  • Sur le site du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale il est indiqué que :
    • Pour les employés, « la rémunération doit en principe être payée mensuellement ».
    • Pour les ouvriers, « la rémunération doit en principe être payée au moins 2 fois par mois à 16 jours d’intervalle au plus tard ».
  • Le terme « en principe » peut sembler manquer de clarté : un employé ou un ouvrier peut-il exiger d’être payé selon une cadence plus rapide ?
  • Contacté par nos soins, le SPF répond que non. Si un employé demande à recevoir une partie de son salaire avant la fin du mois, rien, dans la loi, n’oblige son employeur à y répondre favorablement.
    • La loi vaut aussi pour les ouvriers, précise le SPF : aucune obligation de payer la rémunération à des fréquences plus rapprochées.

Conclusion : les lois française et belge en la matière ne sont pas les mêmes. Chez nous, il faudra donc compter sur le bon vouloir de votre patron pour espérer pouvoir recevoir la moitié de votre salaire au 15 du mois. Quant à un « salaire à la demande », cela semble pour l’instant relever de l’utopie.

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