Après le riz et l’huile d’olive, voici le prix du sucre qui part en flèche

Le prix du sucre a gagné 20% en un mois et pourrait continuer à augmenter. Il y a, entre autres, de mauvaises perspectives pour les récoltes de cannes à sucre.

Pourquoi est-ce important ?

Mauvaise nouvelle, dans un contexte où l'inflation alimentaire est déjà très élevée, en Belgique et en Europe.

Dans l’actu : le prix du sucre augmente rapidement.

  • Le prix des contrats à terme de la livre de sucre brut augmente rapidement depuis la fin mars, rapporte CNBC. Il affiche 24,37 cents de dollar à l’heure d’écrire ces lignes.
    • C’est une hausse d’environ 20% en un mois, après un niveau plus ou moins plat en début d’année.
    • C’est son niveau le plus élevé en 11 ans.
  • Il devrait continuer à rester élevé sur le court et moyen terme, et pourrait même continuer à augmenter, explique Girish Chhimwal, expert du marché du sucre pour S&P, au média américain.

En cause : récoltes moins bonnes en vue.

  • Il y a d’abord une baisse de la production de cannes à sucre (prévue), en Inde (deuxième producteur du monde après le Brésil), à cause de pluies inhabituelles pour la saison. D’autres pays asiatiques accusent aussi une baisse de la production, explique John Stansfield, expert du sucre pour DNEXT.
    • Ce qui vient s’ajouter à une récolte de betteraves sucrières en baisse en Europe, l’année dernière, notamment à cause de la sécheresse.
    • Les conditions météorologiques et phénomènes climatiques comme El Niño pourraient continuer à avoir un impact sur la production cette année, notamment en Asie, estiment les experts. Le marché pourrait ainsi devenir « très volatil ».
  • Ensuite, il y a l’OPEP et sa réduction de la production de pétrole, qui pousse le prix du baril vers le haut. La demande pour l’éthanol, carburant fait à base de cannes à sucre, augmente en conséquence.

Mauvaise nouvelle pour l’inflation

Zoom arrière : l’inflation des aliments est déjà très élevée.

  • Comme nous l’écrivions hier, le prix du riz est en hausse, à cause d’une pénurie importante.
  • Le prix de l’huile d’olive est également en hausse, à cause d’une sécheresse hivernale en Espagne qui n’augure rien de bon pour la production d’olives de cette année : elle pourrait être en chute de 50% plus ou moins. Le prix est déjà en hausse de près de 30% sur l’année.
    • Sur le marché des huiles végétales, si une huile voit son prix augmenter, la demande pour les autres augmente, et les prix peuvent en réaction augmenter. Mauvaise nouvelle de ce côté-là : l’Ukraine est un grand producteur de tournesols, mais la guerre réduit la production, évidemment.
  • L’huile et le sucre sont dans de très nombreux produits. Voilà une mauvaise nouvelle pour l’inflation, car ces produits risquent de voir leur prix augmenter. Cela dans un contexte où l’inflation des aliments est déjà très élevée, en Europe (entre 15 et 20% en glissement annuel, en moyenne). Pour les gouvernements et banques centrales, il est aussi plus difficile d’endiguer l’inflation alimentaire.
  • Reste à voir si cette hausse des prix aura un impact sur l’inflation générale, qui elle est en chute.
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